La raréfaction du poisson à laquelle les ménages font face pourrait bien empirer dans les prochains jours, selon Modou Thiaw, chercheur au Centre océanographique de Dakar-Thiaroye (Crodt).
Présentant hier, vendredi 23 août, une communication sur « Unité d’aménagement et évolution des stocks pour la gestion durable des pêches au Sénégal », Modou Thiaw a déclaré que la surexploitation de certaines espèces a atteint un niveau inquiétant.
Modou Thiaw, chercheur au Centre océanographique de Dakar-Thiaroye (Crodt), a dressé hier, vendredi 23 août, à Dakar, un tableau alarmiste de l’état des ressources en poissons dans les eaux sénégalaises et internationales.
« Il y’a une pression excessive sur les ressources halieutiques du fait de la surexploitation de certaines espèces. Aujourd’hui, le pourcentage de la surexploitation de certaines espèces a même atteint un niveau inquiétant.
De 70% contre 3% pour les espèces sous-exploitées, et 1% pour le rétablissement des stocks », a-t-il assuré. Modou Thiaw présentait une communication sur le thème : « Unité d’aménagement et évolution des stocks pour la gestion durable des pêches au Sénégal », au cours d’un atelier sous régional sur la promotion des cadres de concertation dans les pays de l’Ecorégion WAMER, organisé par l’Alliance pour une pêche durable (Apd).
Selon lui, les ressources démersales côtières sont globalement surexploitées depuis plus d’une décennie, entraînant ainsi une diminution des biomasses des espèces de façon drastique de 50% à 90% selon les espèces.
Thiof, crevettes, soles et pageots sont des espèces que Modou Thiaw a présentées comme les plus touchées par cette surexploitation du fait d’une pression excessive.
Cette situation au niveau national, résulterait d’une constante intensification de la pression de pêche depuis une cinquante d’années. Pour lui, c’est cette situation qui explique la raréfaction de plus en plus forte des poissons sur le marché au cours de ces dernières années.
« Il n’y a pas beaucoup de poissons en mer et cette raréfaction des ressources commence même à se répercuter sur les ménages qui n’arrivent plus à avoir les poissons, en particulier les espèces très prisées par les Sénégalais", a-t-il déclaré.
Il avertit que, "si l’on n’y prend pas garde, cette situation pourrait s’amplifier en entraînant entre autres, la baisse des rendements des unités de pêche, la fermeture de plusieurs unités de transformation de produits de la pêche".
A la suite de ce tableau alarmiste, Modou Thiaw est revenu sur quelques recommandations pour l’amélioration de la gouvernance des pêches et une meilleure gestion des ressources.
Il a ainsi appelé à l’élargissement des plans d’aménagement qui selon lui, ne concerne jusqu’ici que certaines espèces : « crevette blanche, cynbium, pouple, mulets ».
En outre, il a préconisé l’évaluation des ressources et la création d’un observatoire économique pour éclairer les décideurs sur l’évolution économique du secteur de la pêche.
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Par Nando Cabral Gomis
Source : Sud Quotidien
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