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Sénégal: Gestion de pêche - la contribution des organisations professionnelles jugée «insuffisante»

« L’Apport des organisations professionnelles de pêche dans le combat pour une gestion durable des ressources halieutiques du Sénégal est insuffisant », a déclaré Moussa Mbengue, hier mardi 24 juillet lors d’un atelier organisé par le WWF, le projet Usaid Comflish, l’alliance nationale pour la pêche durable au Sénégal en partenariat avec le groupe de recherche et environnement.

« La contribution des organisations à la gestion durable des pêches se résume seulement en séance de sensibilisation et de formation », a déclaré Moussa Mbengue, par ailleurs Chef du service départemental des pêches de Thiès. Il introduisait ainsi la causerie-café dont le thème portait sur la « Place et rôle des Organisations professionnelles de pêche artisanale dans la gestion durable des ressources halieutiques au Sénégal », organisé par le Fonds mondial pour la nature (Wwf, en anglais), le Projet Usaid ComFish, l’Alliance Nationale pour la pêche durable au Sénégal.

Par Racky LY

Source : SudQuotidien
Les acteurs de la pêche s’accordent sur le fait que l’Etat ne peut pas, à lui seul, venir à bout des problèmes susmentionnés qui menacent la durabilité de la pêche. Les Organisations Professionnelles (Op) de la pêche et les Organisations non gouvernementales (Ong), conscientes du rôle qu’elles peuvent jouer dans la recherche de solutions aux problèmes qui se posent au secteur de la pêche, prennent de plus en plus d’initiatives. « Ces deux structures se sont distinguées, entre autres, grâce à la mise en place de commissions de gestion des ressources halieutiques, au plaidoyer pour des accords de pêche responsables, l’observation des périodes de pêche, ainsi que la limitation ders sites de débarquements », a expliqué le technicien de pêches.

Selon lui, « les organisations professionnelles de pêche sont surtout confrontées à un problème de communication et les dirigeants et la base, aux moyens matériels et financiers faibles, au manque de compréhension des politiques publiques de pêche et l’absence de cadre qui les organise ».

Pour inverser la tendance, il faut, selon Moussa Mbengue, « que l’Etat appuie les organisations professionnelles de pêche à coproduire des plans de communications et d’actions, à former leurs membres sur la gouvernance de la pêche, tout en mettant en place des stratégies de financement durables », a-t-il préconisé.

Cette prise de conscience sur la nécessité d’établir un partenariat durable est née des échecs des modes de gestion appliqués jusqu’ici. Désormais, le rôle de l’administration des pêches est de concilier les logiques des différents acteurs bien que celles-ci s’avèrent a priori difficiles.

Parallèlement, la perception et la vision des Organisations professionnelles (Op) et des Ong ont évolué au point que ces dernières ont fini par comprendre qu’elles avaient l’obligation de changer de stratégies et d’approches d’intervention. Le technicien des pêches a toutefois, souligné que « quelques organisations professionnelles ont fait l’exception, notamment la Fédération nationale des Gie de Pêche du Sénégal (Fenagie-Pêche) et le Collectif national des pêcheurs artisans du Sénégal (Cnps) ».

Toutefois, Mamadou Diop Thioune, coordonateur des organisations professionnelles du Conseil national des organisations non gouvernementales et des professionnels de l’environnement marin (Copem), fait remarquer qu’« un acteur doit être identifié ». Et d’ajouter : « si on veut parler du rôle du capitaine ou du second dans des pirogues de l’acteur qui est identifié comme pêcheur, c’est celui là qui doit accepter la performance du capitaine ou du second. On doit identifier le pêcheur parce qu’il est dans la catégorie des gens de mer ».

Lacunes au niveau des travailleurs des secteurs de la pêche

Pour Mamadou Thioune, « il y a des lacunes au niveau des travailleurs du secteur de la pêche. Le mareyeur est plutôt un commerçant ». Par ailleurs, « Il faudrait que la pêche soit structurée. C’est un secteur qui baigne dans le désordre parce qu’il n’y a pas de plan d’aménagement ni aucune mise en rigueur d’un quelconque texte de loi ou de l’application d’une ordonnance », déplore-t-il.

Dans ce contexte, M. Thioune estime qu’« On permet à des gens puissants de gagner de l’argent alors qu’il nous faut éviter cela. Il faut qu’on se prépare en conséquence. Les politiques qui sont entrain d’être transférées de l’Europe sur les sénégalais en Afrique ce sont des politiques qui nous incitent à une redynamisation, à une riposte à toutes les mesures qui vont le sens de faire perdre aux acteurs de la pêche leurs profits », ajoute-t-il.

Crédits: AK-Project