Logo Hub Rural
Home > News

Lancement du Projet de gestion des risques agricoles en Afrique / Farm Risk Management (FARMAF)

L’atelier de lancement du Projet de gestion des risques agricoles en Afrique / Farm Risk Management (FARMAF) porté par AGRINATURA sur financement de l’Union Européenne, a effectivement tenu ses travaux les 26 et 27 septembre 2012, à Ouagadougou. La rencontre a réuni l’ensemble des organisations paysannes nationales, régionales et internationales impliquées dans sa mise en œuvre et au nombre desquelles se trouve le ROPPA qui a été représenté aux cérémonies d’ouverture et de clôture par le Président de la Confédération Paysanne du Faso, M. Bassiaka DAO.

L’Etat burkinabè y a apporté sa caution institutionnelle et politique à travers le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et de l’Hydraulique, M. Jacob OUEDRAOGO, à qui l’honneur est revenu de prononcer le discours officiel d’ouverture des travaux. A ses côtés, on pouvait également remarquer la présence du représentant de la Délégation de l’Union Européenne au Burkina Faso, M. RASMUSSEN qui attend de ce projet, des résultats probants à l’horizon 2016. Il a appelé les bénéficiaires à se l’approprier avec tout l’engagement que cela requiert.

En somme, l’ensemble des interventions fait ressortir une constante, à savoir que l’agriculture africaine est particulièrement sensible aux risques naturels tels que la sécheresse, le déficit pluviométrique, les inondations, la menace acridienne et autres catastrophes. De tels aléas affectent les capacités de production et les revenus des petits producteurs et plus sérieusement, les chances d’une sécurité alimentaire que tous les Etats appellent de tous leurs vœux.

Les débats enregistrés au cours des différentes sessions ont révélé un fort intérêt des producteurs africains pour certains outils de gestion des risques agricoles tels que les assurances-récoltes. Seulement, là-dessus, un appel a été lancé à l’ensemble des acteurs et particulièrement aux décideurs pour la promotion de politiques publiques favorables à la protection de l’activité agricole pourvoyeuse de plus de 40 pour cent du PIB dans la plupart des pays africains. Les participants ont donc été unanimes à souligner que, pour rayonner et prospérer, les outils de gestion des risques agricoles ont besoin de l’appui substantiel des structures publiques et de la bonne coopération des institutions de micro finance et du secteur bancaire dont le niveau d’adhésion reste très timoré à ce jour. Pourtant, il est entendu que l’avenir d’une agriculture africaine forte et pourvoyeuse de croissance économique tient à cette vision et à cet engagement collectif.

Concernant les outils de commercialisation et les mécanismes alternatifs de financement de l’agriculture, le warrantage vient en tête des attentes des producteurs / productrices selon une expérience partagée par la CPF (Burkina Faso). Reste à relever là également le défi de l’assurance des stocks warrantés qui appelle de façon connexe, un effort accru dans la mise en place d’infrastructures de stockage à la mesure des capacités de production et de commercialisation des producteurs.

De par ses échanges interactifs, l’atelier de Ouagadougou aura donc été un moment de partage fructueux autour des expériences menées ou en cours dans différentes régions en matière de pratique d’outils de gestion de risques agricoles et réussi de ce point de vue, le pari de l’enrichissement mutuel en vue des meilleures options à prendre pour optimiser l’impact du Projet. Mieux, un travail de capitalisation des meilleures pratiques indiquera les expériences qui méritent d’être répliquées d’une région à l’autre et c’est à ce titre que la nécessité d’un bon système de suivi-évaluation a été largement évoquée.

Selon une planification au niveau du Projet au Burkina, des ateliers nationaux seront organisés courant octobre - novembre 2012 autour de trois principaux outils que sont le warrantage, les systèmes d’information des marchés (SIM) et l’assurance récolte. Le ROPPA en tant qu’organisation régionale de mise en œuvre sera associé à ces réflexions dont l’objet est de parvenir à un bon niveau d’enrichissement des conclusions des études effectuées sur le terrain par les experts du Projet FARMAF. Concernant lesdites études, cette expertise est en partie assurée par AGRINATURA (un consortium d’institutions de recherche et d’universités européennes) qui est également en charge de la coordination globale du Projet sous la conduite de son Directeur, M. Paolo SARFATTI.

Pour ce projet dont la période d’exécution est de 48 mois (jusqu’en décembre 2016), les pays cibles sont le Burkina Faso en Afrique de l’Ouest, la Tanzanie en Afrique de l’Est et la Zambie en Afrique australe. L’agenda des prochains mois prévoit un atelier régional sur l’environnement politique. Les OP nationales et régionales définiront à cette occasion des stratégies de plaidoyer à l’attention des pouvoirs publics pour une meilleure prise en charge des outils de gestion des risques agricoles dans les programmes d’appui au monde paysan.

En rappel, le Projet FARMAF a pour objectif général d’améliorer l’accès et l’usage d’outils de gestion des risques de ferme efficaces (les systèmes, les institutions et l’infrastructure) par les agriculteurs des petites exploitations en Afrique, contribuant de cette façon, à l’amélioration de la sécurité alimentaire familiale et les revenus des ruraux pauvres. Le projet vise aussi à promouvoir et faciliter l’accès aux systèmes de commercialisation plus efficaces qui assurent aux petits agriculteurs, des prix rémunérateurs. Un rêve si cher à tous les producteurs mais qui, au-delà des producteurs, profitera à tous !

Cellule communication / ROPPA

Crédits: AK-Project