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Sénégal: Restauration des capacités productrices - La FAO annonce plus d'un milliard de francs cfa pour le Sénégal

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a déclaré mardi à Dakar avoir obtenu un financement de 2,1 millions de dollars - soit un milliard 50 millions de francs CFA - destinés à l’Etat du Sénégal, qui doit « restaurer les capacités de production » des agriculteurs, pour la campagne agricole 2011-2012.

Ce financement a été négocié auprès du Fonds central d’intervention d’urgence (CERF), un instrument des Nations unies, a indiqué la FAO.

Le financement obtenu du CERF servira à la « restauration d’urgence [des capacités de production] des ménages affectés par les mauvaises productions agricoles de la précédente campagne », indique l’organe onusien en charge de l’alimentation et de l’agriculture.

Il s’agit, avec ce financement, de « permettre l’achat et la distribution d’intrants agricoles aux ménages les plus vulnérables, afin qu’ils augmentent de façon significative leur production agricole lors de la campagne d’hivernage 2012-2013 », a expliqué Papa Boubacar Soumaré, analyste en sécurité alimentaire au Bureau sous-régional de la FAO à Dakar pour les opérations d’urgence et de réhabilitation en Afrique de l’Ouest/Sahel.

Il intervenait à un atelier de renforcement des compétences des journalistes dans la couverture de l’information relative à la sécurité alimentaire. Cet atelier doit permettre aux participants de « mettre le lien entre les questions de population avec les questions socio-économiques comme la sécurité alimentaire et l’impact de la croissance démographique ».

Le financement obtenu du CERF permettra à la FAO et au gouvernement du Sénégal de « restaurer les capacités productives des ménages les plus vulnérables dès le début de la campagne agricole, afin de maximiser leurs récoltes qui se substitueront [aux besoins] alimentaires ou d’argent », a expliqué M. Soumaré.

Il a dit que quelque 27 mille 838 ménages recevront des intrants agricoles adaptés à leur zone agro-écologique et à leur préférence alimentaire (semences de mil, sorgho, maïs, riz et engrais).

« Dans la mesure où les semences peuvent parfois être considérées comme source de nourriture pour les ménages sinistrés, les distributions seront couplées aux programmes d’assistance alimentaire du PAM », le Programme alimentaire mondial, qui dépend aussi des Nations unies, a expliqué l’expert de la FAO.

Cinq régions du Sénégal (Ziguinchor, Tambacounda, Matam, Kolda et Sédhiou) sont sous la menace d’une insécurité alimentaire, qui résulte d’une mauvaise campagne agricole 2011-2012, d’une pluviométrie spatio-temporaire mal répartie et de la baisse de la production céréalière de 36% par rapport à la campagne 2010-2011.

Le niveau de la pluviométrie et de la production céréalière a mis les populations dans une situation d’insécurité alimentaire, en entraîenant « un défaut de production [capable de satisfaire] leurs besoins alimentaires sur une année », a rappelé Papa Boubacar Soumaré.

En avril dernier, le gouvernement du Sénégal avait lancé un appel à la solidarité internationale, pour venir à bout de l’insécurité alimentaire.

Les populations des régions victimes de l’insécurité alimentaire sont obligées de faire appel au marché pour combler les réserves épuisées, a fait observer M. Soumaré, soulignant que dans les marchés, les prix des céréales (mil, riz et sorgho) sont élevés.

Il a signalé que la situation alimentaire du Sénégal est moins difficile que celle d’autres pays du Sahel (Niger, Burkina Faso, Mali et Mauritanie). Dans ces pays, à la faible production agricole, s’ajoute la baisse de la production pastorale, selon Papa Boubacar Soumaré.

Il a préconisé l’élaboration de « politiques agricoles beaucoup plus hardies », surtout en matière de production d’eau.

Source : APS

Crédits: AK-Project