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Agricultural and rural development funding
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Sénégal - La Banque mondiale accorde 30 milliards de FCfa pour améliorer la productivité agricole

La Banque mondiale vient d’accorder un important soutien de près de 30 milliards de francs Cfa pour la mise en œuvre, au Sénégal, de la deuxième phase du Programme de productivité agricole en Afrique de l’ouest (Ppaao/Waapp). Son démarrage, dès l’année prochaine, devrait ainsi permettre d’obtenir d’importants résultats dans la diffusion, à grande échelle, des technologies améliorées et accroître fortement la productivité agricole.

Le ministre délégué chargé du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, et Mme Vera Songwe, directrice des opérations de la Banque mondiale (Bm) pour le Sénégal, la Mauritanie, la Guinée-Bissau, la Gambie et le Cap-Vert, ont signé, hier, un important accord de financement par lequel l’institution financière mondiale met à la disposition du Sénégal, près de 30 milliards de francs Cfa (environ 60 millions de dollars). Ce financement est destiné à la mise en œuvre de la deuxième phase du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (Ppaao/Waapp) qui intervient au Sénégal pour une amélioration des rendements agricoles. Ce projet régional, comme l’a rappelé le ministre chargé du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, cadre parfaitement avec la vision du gouvernement du Sénégal notamment sa politique agricole bien déclinée dans la Stratégie de croissance accélérée (Sca), la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale et le Programme national d’investissement agricole (Pnia). La première phase du projet arrive à terme au mois de décembre prochain, plus exactement dans quatre mois. Mais, se réjouit le ministre délégué, grâce à l’appui de la Banque mondiale, presque l’ensemble des objectifs prévus ont été atteints. Cela permet ainsi d’engager, avec beaucoup plus d’optimisme, la deuxième phase qui vise à augmenter la productivité agricole à 6 % dans les filières susceptibles d’accroître le taux de croissance agricole des pays participants. Mais également de permettre la diffusion à grande échelle des technologies grâce à l’implication de l’Agence de conseil agricole et rural (Ancar), l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), l’Institut sénégalais de technologie alimentaire (Ita), entre autres.

De l’avis de Mme Vera Songwe, directrice des opérations pour le Sénégal de la Banque Mondiale, le secteur agricole constitue un instrument fondamental de développement économique durable, d’amélioration de la sécurité alimentaire, de réduction de la pauvreté et de création d’emploi. Dans cette dynamique, poursuit-elle, l’appui de la Banque mondiale est d’autant plus approprié que le Sénégal demeure l’un des rares pays à atteindre le taux d’investissement dans l’agriculture de 10 % ciblé par le programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (Pddaa). Cependant, regrette Mme Songwe, malgré ses progrès, l’agriculture dispose encore d’une marge de progression considérable pour produire davantage et diversifier la production, du fait de la réserve de terres arables et/ou irrigables non encore exploitées et des gains de productivité encore possibles (25 % à 100 % selon la culture et la région). C’est sur ce dernier point que la Banque mondiale, selon Mme Songwe, a concentré ses efforts en apportant les financements au Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (Ppaao/Waapp) initié par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Selon elle, le Waapp continuera d’être, pour la Banque mondiale, un instrument phare d’appui à l’intégration régionale pour l’Afrique de l’Ouest et la mise en œuvre de son plan d’action régional pour l’Afrique sub-saharienne.

70 résultats de recherche sur le mil, le sorgho et le maïs

La première phase du Ppaao/Waapp qui arrive à terme en décembre prochain s’est bien déroulée au Sénégal. Il a permis d’engranger d’intéressants résultats notamment dans le renforcement des capacités institutionnelles des structures de recherche (Isra et Ita), la création d’un Centre national de spécialisation sur les céréales sèches et la mise en place des fond compétitifs de recherche à travers le Fonds national de recherches agricoles et agro-alimentaires (Fnraa). Elle a aussi permis la génération et l’homologation de trois nouvelles variétés de mil et quatre de sorgho, la diffusion de 70 résultats concernant des variétés de mil, de sorgho, de maïs produits par l’Isra, ainsi que le vinaigre de mangue, le décorticage mécanique du fonio, l’incorporation des céréales locales dans les farines boulangères, etc. Au cours de cette première phase, un important pas a été également franchi dans la reconstitution et la sécurisation du capital semencier de quatre céréales sèches ciblées (le mil, le maïs, le sorgho et le fonio). Les 30 milliards de francs Cfa que la Banque mondiale met dans la deuxième phase devraient ainsi permettre de conforter cette dynamique et promouvoir la génération et la diffusion à grande échelle des technologies améliorées afin d’accroître fortement la productivité agricole. La directrice des opérations pour le Sénégal de la Banque mondiale s’est réjouie de ce nouvel appui de son institution et s’est dite convaincue que la deuxième phase va contribuer à l’émergence d’une agriculture performante, porteuse de croissance, de sécurité alimentaire et des conditions de vie meilleure, surtout en milieu rural.

Adama MBODJ

Source : LeSoleil.sn

Crédits: AK-Project