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Le potentiel de ressources dormantes en Afrique, par Simon Freemantle, analyste principal, Standard Bank

Regroupant plus du quart du milliard de personnes souffrant de la faim dans le monde, l’Afrique sub-saharienne est l’une des régions les plus touchées par l’insécurité alimentaire. Cette situation est d’autant plus préoccupante que l’accroissement démographique du continent va se maintenir à un niveau élevé dans les années à venir, et aggraver ainsi cette situation déjà problématique. Or, le potentiel de croissance de l’Afrique est considérable : elle compte en effet la plus grande partie des terres potentiellement cultivables de la planète et les perspectives d’accroissement des rendements sur les terres déjà cultivées sont importantes. Comme le montre Simon Freemantle, dans un rapport publié par la Standard Bank en octobre dernier1, ces opportunités de développement sont réelles mais l’Afrique devra en priorité instaurer un régime foncier plus transparent et plus favorable aux petits producteurs. Au-delà de ces recommandations, il est indispensable de mettre en œuvre les politiques internationales de régulation visant à permettre le développement de la production agricole africaine.

Les préoccupations malthusiennes sur la capacité de la terre à nourrir une population de 7 milliards (Mds) de personnes, un chiffre qui devrait passer à 9 milliards en 2050, sont de plus en plus importantes. Afin de nourrir la population mondiale en 2050, la production alimentaire devra augmenter de 70%, nécessitant un investissement net d’un total moyen annuel de 83 milliards de dollars dans le développement de l’agriculture. Deux récentes et alarmantes hausses de prix alimentaires mondiales ont donné forme à des craintes omniprésentes.

Une grande partie de la nouvelle demande de nourriture provient des populations issues des pays en voie de développement. La consommation alimentaire par habitant au Brésil, par exemple, a augmenté de 650 USD en 2005, à 1,025 USD en 2010, et devrait atteindre 1,800 USD en 2015.

Pour de nombreux marchés émergents, la demande croissante se heurte à la diminution des ressources locales. En Chine où vivent 20% de la population mondiale avec moins de 8% des terres arables de la planète, les terres cultivables devraient diminuer de 135 millions d’hectares (ha) aujourd’hui, à 129 millions d’hectares en 2020. Près de la moitié des villes chinoises font face à des pénuries d’eau. D’autres régions de pays émergents sont encore plus frappées. En 2011, Bahreïn, le Qatar et l’Arabie Saoudite ont été classés parmi les pays au monde souffrant le plus de pénurie d’eau. Les États du Golfe importent déjà environ 60% de leur nourriture, et les réserves d’eau naturelles sont en mesure de soutenir la production agricole pendant seulement 30 ans.

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Crédits: AK-Project