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L'Afrique risque la pénurie alimentaire d'ici 20 ans sans des investissements adéquats dans l'agriculture

L’Afrique risque d’être confrontée à une crise alimentaire dans les 15 à 20 prochaines années, à moins que des mesures concrètes ne soient adoptées pour réaliser le potentiel de culture du continent, a déclaré le ministre nigérian de l’Agriculture, Akinwumi Adesina, dans une interview auprès de Xinhua.

Un véritable engagement est nécessaire pour financer la production de récoltes et de nourriture, et impliquer davantage de jeunes du continent dans l’agriculture, sans quoi les conséquences seront graves, a-t-il dit.

M. Adesina a lancé cet avertissement peu après une discussion en comité sur l’investissement dans l’agriculture comme source de croissance, à l’occasion du récent Forum économique mondial pour l’ Afrique à Abuja, appelant à changer l’image que les jeunes ont de l’agriculture car c’est un secteur économique qui peut générer de l’emploi et de la richesse.

"Je ne crois pas que l’Afrique a besoin d’importer de la nourriture. L’Afrique doit gérer certaines terres laissées en jachère. Mais le problème que nous avons rencontré est que nous avons considéré l’agriculture comme une activité de développement, et non comme un secteur économique", a déclaré le responsable.

Le Nigeria a changé cette conception de l’agriculture et la considère comme une activité économique, ce qui permet d’en débloquer le potentiel, a-t-il déclaré.

Pour se nourrir, l’Afrique doit, "c’est très important, ( utiliser) beaucoup plus de technologies modernes, de semences améliorées, d’engrais organiques et inorganiques, accélérer l’investissement dans l’irrigation et les infrastructures rurales, et accélérer le financement pour les agriculteurs", a déclaré M. Adesina.

"Et c’est ce que nous avons fait ici au Nigeria. En deux ans nous avons augmenté notre production de nourriture de 15 millions de tonnes. Nous permettons à 8 millions d’agriculteurs d’accéder à des technologies améliorées, comme de commander leurs semences et engrais par téléphone portable", a déclaré le ministre.

De plus, le gouvernement a obtenu des banques qu’elles commencent à accorder des crédits aux agriculteurs, et de souligner que le prêt à l’agriculture n’était plus une entreprise risqué comme on le pensait auparavant. Le ministre a également souligné la nécessité de moderniser l’agriculture, estimant que l’agriculture au moyen d’instruments rudimentaires relevait plus de la souffrance que de l’activité agricole.

Les agriculteurs africains sont très travailleurs, a également fait valoir M. Adesina, ajoutant qu’ils avaient simplement besoin d’être soutenus par des financements, par le développement des infrastructures et par des nouvelles technologies pour connaître le succès.

"Je suis convaincu que l’Afrique pourrait assurer sa propre alimentation d’ici à quelques années. Nous détenons 65 % de terres arables et nous devons en tirer profit", a-t-il dit. Fi

Source : Agence de presse Xinhua

Crédits: AK-Project