Si les enjeux du climat sonnent aujourd’hui de par la planète comme un impératif généralisé, pour Geneviève Ferone-Creuzet, ancienne directrice du développement durable chez Veolia, présidente de Casabee et paneliste de « L’Afrique verte. Clé du développement, à quel horizon ? » à l’occasion du Gabon Forum Citoyen, l’agriculture traditionnelle, celle vivrière et maraîchère doit également être considérée comme telle. Africains, « conserver votre agriculture vivrière et maraîchère, ne faite pas l’erreur des européens » recommande telle.
Gaboneco (Ge) : Madame, lors de votre intervention au Gabon Forum Citoyen dans le cadre du panel « L’Afrique verte. Clé du développement, à quel horizon ? » Vous avez appelé l’Afrique à ne pas faire l’erreur de l’Europe en développant une agriculture extensive. Vous conseillez plutôt une agriculture vivrière, maraîchère qui pollue moins, or, il se trouve que beaucoup de pays africains croient en l’agriculture industrielle pour leur développement. Dans ce cadre comment appréhender votre interpellation ?
Geneviève Ferone-Creuzet (GFC) : Quand j’ai dit ‘’conservez votre agriculture vivrière et maraîchère, ne faites pas comme les Européens c’est-à-dire n’adoptez pas un système d’agriculture extensif, qui détruirait la biodiversité à cause des exploitations extrêmement immenses qui nécessiteront assez d’intrants chimiques ; faites attention à ne pas créer une production qui va s’exporter en dehors de votre pays. La production agricole doit aussi nourrir l’Afrique.
Il faut par exemple qu’au Gabon, vous puissiez être capable d’avoir des ceintures maraîchères autour des villes ou faire de l’agro-foresterie pour qu’il y ait une partie de la production qui soit vendue localement, car cette production qui est vendue localement va aussi vous enrichir d’un point de vue économique, par exemple les populations, les familles qui vont pouvoir vendre leur produit via des coopératives ou des marchés.
L’agriculture vivrière et maraîchère est aussi un enrichissement « social » et environnemental dans la mesure où, elle sert l’environnement, elle permet aussi à des familles de vivre et maintient un tissu social à proximité des villages dans des zones rurales. Cette forme d’agriculture a plusieurs vertus par rapport à une agriculture extensive qui est extrêmement mécanisée et dont une partie de la valeur ajoutée va en dehors des frontières.
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