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Deux importants Forum sur le pastoralisme (Mauritanie) et l’irrigation (Sénégal) au Sahel organisés par la Banque mondiale et le CILSS

WASHINGTON, le 27 octobre 2013– À la veille de deux importants forums sur l’agriculture en Mauritanie et au Sénégal, la Banque mondiale encourage vivement les pays africains et les communautés du Sahel ainsi que les partenaires de développement à protéger et accroître le pastoralisme sachant que plus de 80 millions de personnes vivant dans le Sahel en dépendent comme source d’alimentation et de revenus.

La Banque mondiale recommande également de développer des systèmes d’irrigation à grande échelle pour aider la région à s’orienter vers une agriculture climato-intelligente capable de faire face aux demandes concurrentes en terres, en eau et autres ressources naturelles, la région ayant longtemps souffert de la sécheresse, la famine et la faiblesse de la croissance économique.

Dans des documents préliminaires publiés à l’approche de ces deux forums, la Banque mondiale rapporte que plus de 50% du lait et de la viande que consomment les habitants des pays côtiers d’Afrique occidentale provient du Sahel.

Les deux forums sur le pastoralisme et l’irrigation au Sahel, qui sont organisés par la Banque mondiale et ses partenaires du développement, auront lieu à Nouakchott (Mauritanie) et Dakar (Sénégal) respectivement les 29 octobre et 31 octobre 2013. Des participants de haut niveau y prendront part, comme le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, le président du Tchad, Idriss Déby, ainsi que les ministres régionaux de l’Agriculture, du Développement rural et communautaire, des chefs d’entreprises et des représentants d’organisations de producteurs agricoles et de la société civile.

« L’Agriculture africaine emploie entre 65 % et 70 % de la population active du continent et représente en général entre 30 % et 40 % de son produit intérieur brut (PIB). Il s’agit de la plus importante industrie de la région et, par conséquent, sa transformation et sa croissance sont essentielles pour réduire la pauvreté dans une région comme le Sahel et éviter les crises humanitaires qui ont trop souvent frappées la région », souligne Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, qui donnera le coup d’envoi du Forum sur le pastoralisme à Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, le 29 octobre.

« S’attaquer à la question de l’agriculture dans le Sahel constitue une occasion de rééquilibrer les déséquilibres économiques antérieurs et positionner la région en tant qu’acteur capable de répondre à la hausse mondiale de la demande en denrées alimentaires », ajoute-t-il.

Selon Makhtar Diop, accroître les investissements dans le Sahel contribuera à améliorer considérablement les conditions de vie des habitants et à réduire la fréquence et la gravité des crises alimentaires.

La Banque mondiale estime que l’Afrique abrite quelque 50 millions de pasteurs dont 16 millions vivent au Sahel, dans des conditions de pauvreté extrême. La vulnérabilité des communautés pastorales face aux sécheresses, aux inondations et autres catastrophes demeure indûment élevée dans les pays du Sahel et est aggravée par leur exclusion sociale et la compétition accrue pour l’accès à l’eau et aux terres pour leurs troupeaux et récoltes.

Étant donné que le Sahel continuera d’être l’une des régions du monde les plus touchées par le changement climatique, les sécheresses (et autres conditions météorologiques extrêmes) représentent un danger pour le pastoralisme en tant que mode de vie et moyen de subsistance.

« Nous devons de toute urgence mobiliser davantage d’investissements pour soutenir les systèmes pastoraux dans les terres arides du Sahel afin de réduire la vulnérabilité des communautés à la pauvreté et à la famine tout en leur permettant de mieux faire face à l’adversité climatique. Ceci permettra aussi de promouvoir une plus grande cohésion sociale et d’améliorer la sécurité dans l’ensemble de la région afin d’éviter de nouveaux conflits », déclare Jamal Saghir, Directeur du développement durable de la Banque mondiale pour l’Afrique.

Selon Jamal Saghir, une approche régionale est essentielle étant donné qu’un grand nombre d’enjeux sont transfrontaliers comme le commerce, les maladies animales, l’harmonisation des politiques, les systèmes d’avertissement précoce et de réponse rapide et les mesures de consolidation de la paix.

Transformer l’agriculture grâce à l’irrigation

En plus de promouvoir et d’accroître le pastoralisme, il est essentiel d’irriguer un plus grand nombre de terres pour produire davantage de denrées alimentaires, créer des emplois, réduire la pauvreté et améliorer la vie des habitants de l’ensemble du Sahel.

Bien que la région abrite certains des réservoirs aquifères de l’Afrique, ils sont pour la plupart sous-utilisés et bon nombre de pays ne disposent pas des données scientifiques et des infrastructures nécessaires pour tirer parti de ces ressources en eau et les gérer de manière durable. De plus, seulement 20 % du potentiel d’irrigation est actuellement exploité dans les pays du Sahel et un grand nombre des systèmes d’irrigation existants ont besoin d’être réparés.

« Les bassins du Niger, du Sénégal, du Lac Tchad et du fleuve Volta ont un énorme potentiel non exploité en matière d’irrigation, de pêche, de transport et d’hydroélectricité. Moi et mes collègues de la Banque mondiale souhaitons donc améliorer cette situation afin que les agriculteurs et leur famille du Sahel puissent tirer parti de l’augmentation de la demande en denrées alimentaires, en viande et en produits laitiers. Plus d’eau dans le Sahel signifie davantage de développement sous la forme d’une augmentation des denrées alimentaires, des emplois, des revenus et des opportunités, surtout pour les jeunes et les femmes, en particulier les agricultrices et les négociantes », note M. Diop.

Le Forum de haut niveau sur l’irrigation, qui aura lieu le 31 octobre à Dakar, au Sénégal, s’appuiera sur l’Appel à l’action de Ouagadougou et présentera des stratégies qui ont fait leur preuve et pourraient être reproduites à grande échelle, comme la Grande muraille verte ou des projets inclusifs d’agri-négoce basés sur le développement de l’irrigation au Sénégal et au Burkina Faso.

Le président du Sénégal, Macky Sall, des ministres de pays du Sahel, des chefs d’entreprises et des représentants d’associations d’utilisateurs d’eau et de la société civile participeront à ce forum sur l’irrigation.

Source : Banque mondiale

Accéder à la note conceptuelle « Transformer l’agriculture au Sahel : comment y parvenir ? » (Banque mondiale / Africa Region Sustainable Development)

Crédits: AK-Project