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Cote d'Ivoire: Filière anacarde - La galère des producteurs ivoiriens

La filière anacarde se porte très mal en ce moment dans les régions du Denguélé et de Folon, qui comprennent les départements d’Odienné, Madinani, Minignan, Gbéléban et Kaniasso. Les producteurs de noix de cajou sont aux abois et crient à l’arnaque. Le gouvernement Duncan avait annoncé, en effet, en 2012, que la noix de cajou se vendrait à 300 F le kg. Fort de cela, des petits acheteurs ont acheté des tonnes de noix de cajou entre 200 et 250 F le kg. Malheureusement, cette année-là, le prix fixé n’a pas été respecté. Des producteurs ont dû écouler leurs produits à 150 F le kg. A prendre ou à laisser. " J’ai acheté l’année dernière près de trois tonnes de noix de cajou à 250 F le kg, espérant qu’elles seront achetées à 300 F le kg comme annoncé par le gouvernement. Les acheteurs m’ont proposé un prix d’achat dérisoire. Mon produit n’a pas été vendu. La production de 2013 est déjà là. Je suis obligé de vendre à 150 F le kg, ce que j’ai acheté à 250 F", explique K. Siriki, un producteur-acheteur de la sous-préfecture de Tienko, département de Minignan.

Dans les sous-préfectures de Goulia et de Tienko, les producteurs sont obligés d’écouler leurs produits au Mali après arrangement avec les agents (police, douanes, gendarmes, Frci). " Au Mali, le kg est actuellement à 200 F, alors qu’en Côte d’Ivoire chez nous, les acheteurs nous proposent 150 F, à prendre ou à laisser. Nous n’avons donc pas le choix ", témoigne un autre producteur de la région frontalière. Nous avons croisé, le mercredi 10 avril dernier, à Karala, un village de la sous-préfecture de Kaniasso, un gros camion remorque portant immatriculation malienne chargé de sacs de noix de cajou en partance pour le Mali. Dans les régions d’Odienné et de Minignan, les populations se sentent abandonnées et livrées par elles-mêmes. Il n’y a pratiquement pas de route. Les propriétaires de camion refusent de louer leurs véhicules aux acheteurs, faute de retour. De nombreux villageois hésitent même à collecter les noix dans les champs, puisqu’ils ne sont pas convaincus de pouvoir les vendre. La déception est totale et la misère est réelle.

Par Sam K.d,

Source : Notre Voie

Crédits: AK-Project