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Congo-Kinshasa: Equateur - La production agricole sensiblement en baisse

Depuis quelques années, la production agricole ne fait que baisser dans la province de l’Equateur. Les populations locales disent ne rien comprendre. Elles souhaitent la relance des sociétés agricoles tombées en faillite.

Les activités économiques de la plupart des entreprises agricoles ont sensiblement baissé dans la province de l’Equateur depuis près d’une décennie, rapporte radiookapi.net. Selon le Fonds des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), renseigne le site de la radio onusienne, les exportations agricoles en RDC représentaient environ 10% du Produit intérieur brut (PIB) en 2006 contre 40% en 1960.

Et depuis quelques années, indique la source, la production s’est réduite à des activités de subsistance, malgré des conditions naturelles favorables. Et d’ajouter : « Environ 97% des terres arables bénéficient d’une saison culturale de plus de huit mois dans l’année. De plus, 34% du territoire national sont de terres agricoles dont 10% seulement sont mises en valeur ».

Pour certaines sources approchées par la radio onusienne, cette baisse de production agricole est due, entre autres, à l’obsolescence de certaines plantations des sociétés qui oeuvrent encore sur place. Autre raison avancée, la rupture de la transaction entre les entreprises et les paysans dans le domaine du café et du cacao, principaux produits cultivés dans cette province.

Ces sources ajoutent que les paysans préfèrent vendre leurs produits aux commerçants centrafricains et soudanais qui ratissent les villages du Nord et Sud-Ubangi. Ceux du Sud de l’Equateur écoulent une bonne partie de leur production de café et de cacao au Congo-Brazzaville. Les tonnages vendus à ces pays limitrophes échappent aux statistiques de production de la province de l’Equateur. Depuis la baisse de la production agricole dans la province, le secteur informel semble prendre une place de plus en plus considérable.

La Zaïrianisation, cause de la baisse

Les raisons de la montée du secteur informel sont liées à la zaïrianisation (nationalisation) des entreprises depuis 1973. La plupart des entreprises qui appartenaient aux étrangers se sont retrouvées entre les mains des Congolais par la seule volonté des dirigeants de l’époque. La plupart de ces nouveaux patrons n’avaient aucune maîtrise de l’entreprenariat. Ces entreprises du secteur agricole n’ont tenu le coup que pendant une dizaine d’années avant de connaître leur descente aux enfers.

A cette époque, elles bénéficiaient d’un réseau routier praticable et de la flotte de la société de l’Office national des transports (Onatra) qui sillonnait les différents affluents du fleuve Congo jusqu’à l’Equateur. Et toutes ces productions agricoles étaient évacuées vers les centres de transformation.

A partir des années 80, une bonne partie de ces entreprises ont vu progressivement leurs activités être réduites avant que la guerre dite de libération ne vienne leur donner le coup de grâce.

Quelques sociétés créées des cendres des sociétés de la zaïrianisation sont tombées en faillite, quelque temps après. Parmi elles, les entreprises d’Etat telles que Palmeco/Gosuma et la Cacaoco (Cacao du Congo) créées au Sud-Ubangi avec le financement du Fonds européen pour le développement. A cette liste, il faut ajouter la société privée Grande Rizerie du Zaïre (Griza) à Bumba.

A signaler que le comité de liquidation du ministère du Portefeuille a procédé à la liquidation de Cacao du Congo, déclarée en faillite depuis une dizaine d’années. Cette société a trouvé un repreneur. Un opérateur économique ivoirien installé à Gemena. Ce dernier s’est engagé à garder quatre mille travailleurs qu’il a hérités et en embaucher deux mille autres.

Le comité de liquidation a aussi examiné le dossier de la Palmeraie/Gosuma, également en faillite, avec ses six mille hectares de palmiers ainsi qu’une main-d’oeuvre de 1 500 travailleurs qui traînent des arriérés de salaires de plusieurs années

Par O Kaforo

Source : Le Potentiel

Crédits: AK-Project