Le transfert de compétences foncières de
l’État vers les collectivités locales suppose une
détermination du territoire de la collectivité
territoriale, c’est-à-dire de son emprise sur
un ensemble de ressources foncières et
naturelles déterminées. Mais pourquoi la
délimitation des collectivités locales
pose-t-elle autant de problèmes dans la
plupart des États ouest-africains ?
La décentralisation n’aboutit-elle pas en
général à créer de manière artificielle et par
le haut, des collectivités territoriales dont
la légitimité foncière reste entièrement
à construire, face à des territoires villageois
ou inter-villageois qui, eux, font localement
sens ? Un des enjeux majeurs de la gestion
foncière rurale ne consiste-t-il pas à trouver
le juste équilibre entre les compétences
attribuées aux autorités communales
nouvelles et les rôles assumés depuis toujours
par les instances villageoises préexistantes ?