Logo Hub Rural
Accueil > Actualités

Cameroun: Cinq nouvelles variétés de manioc pour le cameroun

A l’image d’un prêtre dans un rituel de baptême, le public a eu droit à cette phrase du ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Essimi Menye, mardi au campus de l’Institut international d’agriculture tropicale (Iita) à Nkolbisson à Yaoundé. « Désormais, la variété Tms 92 :0326 sera appelée Abui-Kpem qui signifie le bon manioc en Ewondo, une langue du Cameroun ».

C’était à l’occasion de la cérémonie officielle de baptême des cinq nouvelles variétés de manioc sélectionnées par l’Iita et vulgarisées par le Programme national de développement des racines et tubercules (Pndrt) et l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad). A cette variété, se sont ajoutées le Nko’h menzui (qui produit beaucoup), l’Abeng-lengon (belle dame), l’Ayeng ye-sahti (longues feuilles), et le Mbong wa tobo (variété réservée à l’alimentation). Regroupées en deux groupes que sont l’alimentation et la transformation, ces variétés donnent aux producteurs une gamme variée sur le choix de l’utilisation du manioc. Pour Rebecca Ebelle Etame, secrétaire général du ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Mineresi), représentant le ministre empêché, les résultats issus de la recherche vont permettre d’accroître les rendements du manioc entre 25 et 27 tonnes à l’hectare contrairement aux variétés traditionnelles qui ne produisent que de 9 à 10 tonnes à l’hectare. Avec ces nouvelles semences améliorées, les producteurs pourront faire des récoltes après 12 mois au lieu de 18 mois comme pour les anciennes variétés.

Au cours de cette cérémonie qui s’est déroulée en présence de Dr Sanginga Nteranya, directeur général de l’Iita en visite au Cameroun, des boutures, des tubercules, en passant par les biscuits, les chips, les crêpes, les bâtons, le chikwan et les pâtes alimentaires jusqu’aux pains et aux jus naturels fabriqués à base du manioc ont été présentés au public comme lors de la fête régionale du manioc qui s’est tenue en août dernier à Ngoulemakong. Des dérivés qui ont suscité cette remarque du Minader à l’endroit de ses compatriotes : « si la Thaïlande qui, il y a 35 ans, avait le même rendement que le Cameroun a pu devenir le premier fournisseur mondial des dérivés du manioc et le premier producteur mondial de l’amidon, alors les Camerounais peuvent faire de même ». C’est pourquoi, une invite au réveil a été adressée aux Camerounais de tous bords pour redoubler d’ardeur, le manioc étant le premier tubercule consommé au Cameroun. « C’est par le manioc que nous allons développer l’industrie au Cameroun parce qu’il faut le transformer mais à une condition : produire abondamment pour qu’il n’y ait pas de rupture », a conclu le ministre.

Pour promouvoir l’industrie de ce tubercule, des échantillons de petites unités de transformation ont été présentées au public à l’instar des cossetteuses qui facilitent le séchage du manioc par évapo-transpiration en 48 h maximum, et des rappeuses utilisées dans la fabrication du tapioca ou de l’amidon. Soit une tonne de manioc en une heure.

Par Sorèle Guebediang à Bessong

Source :www.cameroon-tribune.cm

Crédits: AK-Project