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Burkina Faso: Foire de l'oignon a Niassan - Une filière porteuse certes, mais que de contraintes à résoudre

iassan, dans la commune de Di, province du Sourou, a abrité, les 14 et 15 mars 2013, la foire nationale de l’oignon. Cette foire qui était à sa 3e édition a été placée sous le thème : « Responsabilité des acteurs dans la mise en marché de la production d’oignon ». Elle a été coparrainée par le coordonnateur du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), Bernard Dabiré, et le Directeur général du trésor et de la comptabilité publique, Moumouni Gnakambari et placée sous le parrainage institutionnel du coordonnateur national du Millénium challenge account, Bissiri Sirima. Outre l’exposition de l’oignon et bien d’autres produits, plusieurs autres activités étaient au menu de la foire notamment une lutte traditionnelle dont les lauréats de chaque catégorie ont été primés et une soirée culturelle. Les meilleurs producteurs ont également été primés.

La foire nationale de l’oignon a été instituée par le ministère de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire pour permettre aux producteurs de tisser des relations d’affaires entre producteurs, acheteurs, distributeurs d’intrants et partenaires techniques et financiers. Elle se veut un cadre de rencontre et d’échange entre les principaux acteurs de la filière et contribue à leur développement socio-économique. Pour cette année 2013, la foire promotionnelle de l’oignon était à sa 3e édition à Niassan, dans la commune de Di, province du Sourou. Les première et deuxième éditions s’étant tenues en avril 2011 et 2012. A la tribune de cette foire, le maire de la commune de Di, le chef de Niassan et le représentant des producteurs n’ont pas manqué d’égrener un chapelet de difficultés que connaissent les producteurs. Au nombre de celles-ci, l’enclavement de la vallée du Sourou qui reste, selon eux, « un souci majeur au développement économique et à l’essor d’une agriculture irriguée, facteur de création de richesse et d’emplois ». A cela s’ajoutent l’inorganisation des acteurs et la question de la commercialisation. En effet, selon les données fournies par les services techniques de l’Autorité de mise en valeur de la vallée du Sourou (AMVS), les prix de l’oignon connaissent d’importantes fluctuations. Lors de la campagne précédente, ils sont passés de 750F le kilogramme en décembre, à 50F le kilogramme en avril. Au cours de la présente campagne, les prix sont passés de 750F le kilogramme en décembre, à 150F le kilogramme de nos jours. De l’avis du ministre de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, les prix semblent connaître une meilleure stabilité cette année dans la vallée.

Des difficultés que traverse la filière oignon

Le ministre Zoungrana a noté que l’analyse de la filière oignon fait ressortir des contraintes au triple plan technique, financier et institutionnel. Il a souligné que sur le plan technique, le faible niveau de professionnalisation des producteurs, l’insuffisance de la maîtrise des itinéraires technico-économiques, une pratique des techniques d’irrigation peu efficaces, l’inaccessibilité aux intrants agricoles, les pertes importantes après récoltes du fait des techniques de récolte et de conditionnement inappropriées, l’insuffisance d’infrastructures de conservation et le faible fonctionnement des cadres de concertation. Sur le plan financier, il a noté en plus de ce qui précède, la faible disponibilité des moyens financiers au niveau de la plupart des producteurs et les difficultés d’accès aux crédits. Au plan institutionnel, Mahama Zoungrana, a relevé la faible organisation des acteurs sur les différents maillons de la filière. Ces problèmes ne sont pas propres aux seuls périmètres de Di mais sont constatés également sur d’autres périmètres, a déclaré le ministre. Il a par ailleurs noté que des solutions doivent être trouvées à ces contraintes et c’est en cela qu’il a salué les réflexions menées lors de cette foire sur la filière. Selon lui, l’émergence de la filière implique l’engagement de tous.

La cérémonie officielle marquant la clôture de cette 3e foire a connu la finale de la lutte traditionnelle et la remise de prix aux meilleurs producteurs, de prix spéciaux au meilleur stand, meilleur groupement féminin et à la meilleure coopérative. Des certificats de reconnaissance ont été décernés à des personnalités qui accompagnent l’initiative. Un match de football entrant dans le cadre des activités sportives et culturelles s’est joué le jeudi 14 mars, preuve que la foire de l’oignon est aussi un cadre d’expression sportive et culturelle, donc rassembleur de tous les fils et filles de la région.

Source : Le Pays

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Crédits: AK-Project