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Burkina Faso: Filière riz - Une table ronde des acteurs pour booster la production

En marge des festivités marquant la deuxième édition de la foire rizicole des Hauts-Bassins, les acteurs de la filière riz ont tenu une table ronde sur les problématiques des plaines de la vallée du Kou. A travers cet atelier de réflexion, producteurs et partenaires ont accordé leurs violons sur des normes applicables afin de booster la production du riz dans les Hauts-Bassins.

Depuis un certain temps, le riz a été perçu par les autorités burkinabè comme une alternative pour faire face à la crise alimentaire qui a connu un pic en 2008. Pour y faire face, une batterie de mesures avaient été prises pour stimuler la production intensive dans les zones rizicoles, en créant des conditions d’accompagnement technique aux producteurs. Cependant, force est de constater que certaines plaines rizicoles connaissent une régression vertigineuse, mettant à rude épreuve cette vision de l’Etat qui est de faire du riz la voûte de l’autosuffisance alimentaire.

Fort de ce constat, les acteurs de la filière riz se sont retrouvés autour d’une table ronde, le vendredi 22 février 2013 à Bama, pour diagnostiquer les problèmes des plaines rizicoles de la vallée du Kou. « Diagnostic des contraintes de la production rizicole sur la plaine de Bama et propositions de solutions pour une production durable », c’est autour de ce thème que le Comité interprofessionnel du riz du Burkina (CIR-B) et ses partenaires de la filière, se sont penchés en une journée, afin de relancer la filière et partant, conférer à la région sa place de leader dans la production du riz.

Dans sa première communication, Marius Sanon, chef du périmètre irrigué de Bama, a fait l’état des lieux de la plaine du Kou, en faisant ressortir les menaces encourues dans ce site. Le second communicateur était Martial de l’Association eau, développement et environnement (AEDE). Ce dernier a fustigé la gestion non rationnelle de l’eau des plaines, en soutenant que le canal principal alimente, en temps normal, la plaine à un débit de 3000 m3 d’eau par seconde. Cependant, en saison sèche, ce débit est de 1200 m3 par seconde, remarque Martial, en précisant que cet état de fait joue sur la distribution de l’or bleu entre les différentes parcelles des exploitants.

L’eau est à la base de toute production

L’un dans l’autre, les communicateurs ont, de façon unanime, démontré le manque de rigueur dans la gestion de l’eau et l’entretien des ouvrages hydrauliques, le faible niveau d’application des itinéraires techniques dont la mauvaise gestion de la fertilité des sols et de la défense des cultures. On retiendra des diagnostics des communicateurs, le non- respect du calendrier cultural établi du fait de l’association d’autres cultures comme la patate et de l’abandon de certaines parcelles. En somme, le non-respect des cahiers de charges établis.

Au terme de l’atelier de réflexion, le président de l’interprofession de la filière a trouvé que l’atelier venait à point nommé pour permettre une fédération de compétences entre partenaires et producteurs et pour résoudre les problèmes cruciaux qui se posent. Il pense que l’initiative a été belle pour solliciter un barrage. Et à Coulibaly N. Faustin, président de la chambre régionale d’agriculture des Hauts-Bassins, d’ajouter que l’atelier s’est présenté comme tribune permettant aux producteurs de participer aux débats et de trouver un consensus sur la gestion de la plaine. C’est également l’occasion pour les acteurs, a dit M. Coulibaly, d’exprimer leurs besoins.

Le directeur régional de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire des Hauts-Bassins, Maurice Traoré, dit accorder du crédit audit atelier car, il permet de résoudre les problématiques courantes de la plaine du Kou. Toute chose qui permettra de relancer la filière riz et de lutter efficacement contre la faim. Considérant que l’eau est à la base de toute production agricole, il a, comme les autres participants à l’atelier, émis le voeux que ce cadre de réflexion, puisse proposer des solutions réalistes et réalisables pour booster la production du riz dans cette zone de la région.

Par Josias Zounzaola Dabire

Source : Le Pays

Crédits: AK-Project