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Afrique: l’Algérie abandonne la production électrique à partir de barrages au profit de l’irrigation et de l’eau potable

Par Ziad Abdelhadi

En raison du climat semi-aride et aride qui caractérise une partie importante du territoire national, la mobilisation et la valorisation durable des ressources hydriques pour faire face aux besoins des populations et satisfaire ceux du secteur de l’agriculture devient tout à fait indiquée.

La décision du gouvernement d’abandonner la production d’énergie à partir des centrales hydrauliques que compte le pays, elles sont deux exactement, s’inscrit dans la démarche préconisée. Une ordonnance attendue quand on sait que les besoins en eau des populations et du secteur de l’agriculture sont appelés à augmenter à moyen terme dans les prochaines années. Ainsi donc, le barrage d’Ighil Emda à Kherrata, dans la wilaya de Béjaïa, et celui d’Erraguen, dans la wilaya de Jijel, qui avaient pour vocation de produire de l’électricité, seront désormais consacrés dorénavant à l’alimentation de la population et à l’irrigation des périmètres agricoles attenants aux deux ouvrages.

Il faut préciser que l’abandon de la production d’électricité à partir de ces deux ouvrages n’aura pas un impact négatif sur la production nationale d’électricité. Les deux barrages ne produisent que 3 899,4 GW sur les 28 950 GW produits jusqu’ici par la filiale de production d’électricité de l’entreprise publique Sonelgaz. M. Smati, de la direction de la mobilisation des ressources en eau auprès du ministère de tutelle, avait expliqué dans une déclaration à l’APS que « la décision d’abandonner la production d’électricité à partir d’Ighil Emda et d’Erraguen était prévue depuis 2010, car ce mode de production ne convient pas au climat semi-aride de l’Algérie, mais plutôt aux pays qui disposent de précipitations atmosphériques importantes et régulières ainsi que de chutes d’eau pouvant faire tourner les turbines productrices d’électricité ».

Ce même responsable a tenu à faire remarquer dans la foulée que « les deux barrages sont encore en production mais vont bientôt passer sous la tutelle du ministère des ressources en eau ». Mais à la question de savoir si cet abandon ne va pas pénaliser les foyers habitués à être fournis en électricité à partir de ces deux barrages, M Smati a répondu « en aucun cas ». Comme il a tenu à rassurer que « les besoins en électricité des populations des deux régions concernées sont totalement pris en charge par le réseau de Sonelgaz ».

On apprendra également que le ministère des Ressources en eau a engagé les procédures nécessaires pour récupérer ces deux barrages afin de les consacrer à l’alimentation en eau des populations et à l’irrigation agricole des régions attenantes aux deux barrages. Cette récupération par le ministère de tutelle sera un ajout puisque « 12 nouveaux barrages sont en cours de réalisation et seront livrés d’ici la fin 2015 », a-t-on appris auprès du ministère des Ressources en eau. Comme il y a lieu de rappeler que ces 12 projets s’inscrivent dans la stratégie de l’Etat à augmenter le nombre de barrages. Les pouvoirs publics comptent en effet porter leur nombre (barrages) de 70 à 100. Un objectif rendu nécessaire pour deux raisons évidentes : faire face aux besoins des populations, et satisfaire ceux du secteur agricole. En d’autres termes, il s’agira d’une part de sécuriser l’alimentation en eau potable des populations et, d’autre part, améliorer la couverture alimentaire par les possibilités offertes à l’extension des superficies irriguées.

Pour ce faire et concernant la première stratégie, une récente étude menée par la FAO fait savoir que l’amélioration de l’accès des citoyens aux services d’alimentation en eau potable peut se faire à condition de mettre l’accent sur la gestion intégrée de la ressource (gestion de l’offre, de la demande et de la conservation de la ressource), l’intégration des technologies qui augmentent l’efficacité de son utilisation.

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Source : La Tribune via allAfrica

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