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Afrique de l’Ouest : Nouvel élan de dialogue politique pour la sécurisation de la mobilité pastorale

La deuxième édition de la concertation de haut niveau sur la transhumance transfrontalière prend des nouveaux engagements pour une coexistence pacifique entre éleveurs-pasteurs et agriculteurs-paysans

Contribuant à plus de 70% du cheptel bovin, la transhumance transfrontalière est quelques fois vecteurs d’insécurité et source de conflits entre éleveurs transhumants et agriculteurs-paysans en Afrique de l’Ouest. La question a été au centre d’une concertation de haut niveau tenue à Cotonou la semaine dernière.

Le Bénin a accueilli du 4 au 6 novembre 2015, la deuxième édition de la concertation de haut niveau sur la transhumance transfrontalière entre les pays du sahel et les pays côtiers. La réunion est organisée conjointement par la Commission de la CEDEAO et le Réseau Billital Maroobe (RBM) avec la facilitation du Hub Rural et soutenue par le gouvernement du Bénin. Elle vise à donner un nouvel élan au dialogue politique sur la transhumance transfrontalière en instaurant un cadre de rencontre, d’échanges et de partage entre les décideurs politiques des pays de départ et ceux des pays d’accueil.

Ouverte le 4 novembre 2015 à Cotonou par le Ministre béninois de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, assisté de son collègue de la décentralisation, la deuxième édition de la concertation de haut niveau sur la transhumance transfrontalière a permis aux autorités de l’espace Sahel-Afrique de l’Ouest et aux participants venus des pays côtiers et des pays du sahel, de se donner de nouveaux engagements pour faciliter la mobilité pastorale et mettre fin à l’insécurité et aux conflits liés à la transhumance.

La concertation a permis de donner un nouvel élan au dialogue politique sur la transhumance transfrontalière. Les débats ont porté sur la nécessité d’un environnement propice et de coexistence pacifique entre les acteurs (paysans-agriculteurs, éleveurs pasteurs, forces de l’ordre et autorités locales) pour la sécurisation de la transhumance dans l’espace communautaire. Ceci passe par l’instauration d’un cadre de rencontre, d’échanges et de partage entre les décideurs politiques et autres parties prenantes des pays de départ et ceux des pays d’accueil des transhumants transfrontaliers (avec la participation active des paysans-agriculteurs et éleveurs-pasteurs).

Le cadre de dialogue entre parties prenantes de la transhumance transfrontalière vise à améliorer la gestion de la transhumance en mettant à la disposition des décideurs les informations utiles pour l’adoption et la mise en œuvre de stratégies et mesures de politique publique pour la libre circulation sécurisée des troupeaux transhumants.

Après la première édition tenue en janvier 2015 à Lomé (Togo), la présente concertation de haut niveau a permis, entre autres, de : (-) faire le bilan de la mise en œuvre du plan d’action adopté par la concertation multi-acteurs pour une transhumance transfrontalière apaisée dans les pays d’accueil ; (-) établir le bilan de la campagne de transhumance 2015 ; (-) évaluer les incidences potentielles et implications de la gestion de la transhumance dans les pays d’accueil et s’informer auprès des autorités de ces pays sur les dynamiques et initiatives en cours s’inscrivant dans une perspective de gestion apaisée de la transhumance. La concertation de Cotonou a permis également de jeter les bases d’une stratégie pour la redynamisation des comités nationaux chargés de la transhumance au Burkina Faso et au Niger (assortie d’un chronogramme d’exécution).

Aussi, la réunion des experts, qui regroupe les membres de la "task-force" et des personnes ressources, examine deux dossiers important qui concerne : l’opérationnalisation de la composante "Aliments du bétail" de la Réserve régionale de Sécurité alimentaire (RRSA) et ; la formulation d’un programme d’investissement en faveur de l’élevage dans les pays côtiers (PRIDEC). La, formulation et la mise en œuvre du PRIDEC, devrait compléter et s’articuler avec les initiatives existant dans le cadre des Programmes nationaux d’investissement agricole (PNIA).

Les sujets abordés par les experts et ministres présents à Cotonou feront l’objet de dossiers à soumettre pour examen à la réunion du "Comité technique spécialisé, agriculture, environnement et ressources en eau" qui se tiendra dans le cadre de la Conférence d’évaluation des dix ans de mise en œuvre de la politique agricole de la CÉDÉAO (ECOWAP +10) prévue du 17 au 19 novembre 2015 à Dakar.

La concertation regroupe plusieurs groupes d’acteurs à savoir : les représentants des institutions d’intégration (CEDEAO, UEMOA et CILSS) ; les représentants des institutions publiques des pays sahéliens et côtiers (Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Mali et Niger) ; les représentants des Ministères chargés de l’Agriculture et de l’Élevage de la région ; les représentants des autres départements ministériels béninois concernés (Environnement, Décentralisation et Sécurité) ; les représentants des collectivités locales transfrontalières ; les représentants des partenaires techniques et financiers (Banque Mondiale, FAO, PNUD, etc. Secrétariat du CSAO/OCDE) ; les représentants du Réseau Billital Maroobé (RBM) ; les représentants des leaders traditionnels des éleveurs ; les représentants des acteurs de la filière lait et de la filière bétail-viande ; les représentants des organisations des agriculteurs ; les représentants des éleveurs sédentaires ; et les représentants des éleveurs transhumants.

Yêdafou KOUCHÉMIN

AFRIPERF/ Cotonou (Bénin), le 10 novembre 2015.

Crédits: AK-Project