La famine frappe aux portes de l’Afrique subsaharienne. Le Sénégal n’est pas épargné par le fléau. L’absence de pluies a fini par installer la panique au sein de la population, notamment chez celle vivant en milieu rural.
Conseiller technique du ministre de l’Environnement et du Développement durable, colonel Pape Wally Guèye, par ailleurs point focal du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse (Cilss) au Sénégal, soutient que des mesures idoines vont être prises pour la libéralisation des stocks de sécurité alimentaires dans l’espace Cilss.
Selon lui, certains pays membres du Cilss, en l’occurrence le Mali, le Niger et le Burkina Faso détiennent des réserves de céréales qui seront mises en circulation dans l’espace Cedeao pour lutter contre l’insécurité alimentaire qui guette la communauté du Cilss.
Le colonel Guèye se montre rassurant en indiquant que « le Sénégal dispose également d’un stock d’intervention en denrées de premières nécessités qui pourra servir à la population vulnérable ».
Il ajoute : « Les autorités compétentes sont conscientes des effets négatifs du changement climatique sur le pluviomètre et par conséquent des solutions idoines seront prises pour garantir la sécurité alimentaire à toutes les couches de la population ».
D’autre part, le colonel Guèye souligne qu’il existe des possibilités de surmonter l’insécurité alimentaire en investissant dans l’irrigation lorsque les circonstances le permettent ; en améliorant l’efficience d’utilisation de l’eau dans l’agriculture ; et en adoptant des pratiques agricoles faisant un usage intelligent de l’eau.
Ainsi, pour amener les populations à s’approprier cette méthode, des programmes de sensibilisation et d’information sur les mesures à prendre seront organisés à leur intention.
« Des banques de forail seront ouvertes ; certaines espèces d’arbres qui se produisent naturellement seront abattues pour ravitailler les bétails ; et les forages vont se multiplier afin de mettre l’eau à la disposition de la population affectée par la rareté des pluies », renseigne le colonel Guèye.
Pour le chargé du programme régional du Cilss, Philipe Zoungnara, présent à Dakar dans le cadre d’une formation des collectivités locales que sa structure a dédié aux bénéficiaires des projets du Programme régional de gestion durable des terres (Prgdt), les pays africains ont intérêt à former les riverains du monde rural à valoriser les ouvrages locaux. Ce, en vue de leur permettre de faire face à la situation de crise alimentaire.
Sur un autre registre, M. Zoungnara rappelle que la formation des bénéficiaires du Prgdt se donne pour objectif de doter les récipiendaires d’outils et de connaissances nécessaires pour favoriser une implication et un échange intense d’idées entre acteurs locaux en vue d’un engagement plus fort pour les causes communes de développement durable.
Cette rencontre, qui réunit des participants venus du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal et du Togo, se poursuit jusqu’au 8 août.
Par Paule Kadja Traore
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