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Afrique: L'huile de palme - Enjeux mondiaux pour une denrée alimentaire

L'huile de palme produit à partir des fruits du palmier à huile africain est à la fois rentable et utile à la santé. Pour les 7,124 milliards d'habitants que comptent notre monde, les enjeux sont donc de taille.

Biscuits, chips, pâtes à tartiner, soupes, savons, cosmétiques, peintures... De nombreux produits de consommation courante contiennent de l’huile de palme. Une huile qui constitue la première source d’huile végétale dans le monde, devant le soja.

Avec l’accroissement de la population mondiale, la demande devrait doubler d’ici à 2020. Le palmier à huile africain est la plante oléagineuse la plus rentable par unité de superficie. Il produit 4 à 6 tonnes d’huile par hectare et par an (huile de palme et huile de palmiste confondues), soit dix fois plus que le soja, et quatre fois plus que le colza.

Mais, contrairement à ces deux plantes, les palmiers ne poussent que dans des conditions bien particulières, c’est-à-dire là où la température moyenne s’élève à 28°C et l’hygrométrie dépasse les 60%, soit la zone intertropicale. Conséquence, seuls certains pays du Sud, en Asie, en Afrique et en Amérique latine, peuvent produire de l’huile de palme.

Or le monde entier en consomme. Et les besoins augmentent de " 5% par an à cause de la pression démographique, de l’augmentation du niveau de vie et, dans une moindre mesure, de la demande en biodiesel ", relève le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) dans un rapport publié le 8 février 2008.

Première plante oléagineuse au monde, le palmier à huile est une culture stratégique pour de nombreux pays tropicaux. Avec une production de 42 millions de tonnes en 2008, il représente plus du tiers de la production globale en huiles végétales.

La production ivoirienne pour combler le déficit sous- régional

Aujourd’hui, on observe de forts déficits alimentaires en huile dans la sous-région Ouest-africaine. Soit 150 000 tonnes par an pour l’Uemoa, 800 000 tonnes pour la Cedeao (source : ).

Le palmier à huile en Côte d’Ivoire constitue l’un des éléments essentiels pour atteindre l’autosuffisance alimentaire en Afrique de l’Ouest. Le palmier à huile couvre 200 000 hectares en Côte d’Ivoire.

La production nationale d’huile de palme raffinée est d’environ 350 000 tonnes, dont 150 000 tonnes sont absorbées par le marché ivoirien.

Il faut donc augmenter la production d’huile de la Côte d’Ivoire. A cet effet, PALMCI œuvre à l’amélioration du rendement des plantations industrielles et villageoises, afin d’augmenter la productivité de ses usines de transformation.

Cette vision est mise en œuvre par un vaste programme de réhabilitation des plantations villageoises. La société s’est engagée dans la démarche de développement durable du groupe SIFCA, formalisée en 2007.

Plus de 36 500 planteurs exploitent le palmier à huile en Côte d’Ivoire, sur leurs propres terres et au bénéfice de leur famille. La société de palme contribue au bien-être de ces populations par son appui aux infrastructures de base.

L’huile de palme, une réponse à la carence alimentaire

Elle entretient des rapports privilégiés avec les planteurs, à travers un ensemble d’actions économiques et sociales, qui contribuent au développement des communautés locales. En fournissant 60% des régimes usinés par PALMCI, les planteurs sont au cœur du développement de la production ivoirienne.

Les perspectives de croissance, affichés sont guidés par la demande. Il s’agit non seulement de satisfaire une demande croissante en corps gras alimentaires, résultant de la croissance démographique et de l’élévation du niveau de vie des pays Ouest-africains. Il s’agit également d’assurer le développement durable et responsable d’une oléiculture respectueuse de l’environnement et des droits des populations locales.

Il est aussi question d’améliorer la productivité de la plante et la valorisation des sous-produits de son exploitation, en créant les conditions d’une intensification écologique.

L’huile de palme fait partie des traditions culinaires d’Afrique de l’Ouest depuis des générations (utilisée pour la sauce à base de pulpe de graine etc.). Contrairement aux idées reçues sur l’huile de palme, elle ne contient pas de mauvais cholestérol.

Elle est la mieux adaptée aux fritures, excellente source de vitamine A et E, essentielles pour la santé mère-enfant et lutte contre le rachitisme et la cécité infantile.

Les acides gras saturés (Ags) contenus dans l’huile de palme et le beurre de cacao ne présentent aucun danger pour la santé, puisqu’ils ne sont pas digérés par l’organisme, mais rejetés (source : Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement : le Cirad).

Pour répondre à la demande croissante dans le monde, le Cirad se donne pour missions de créer les palmiers du futur, hautement producteurs et résistants aux principales endémies (fusariose, Ganoderma et pourritures du cœur) et de comprendre et modéliser le fonctionnement physiologique de la plante pour anticiper l’impact des changements climatiques.

Il envisage également étudier l’impact environnemental et social des plantations en extension ou en renouvellement, intensifier les systèmes de production par une gestion raisonnée des plantations reposant sur l’exploitation d’indicateurs agro-environnementaux, afin d’optimiser le traitement post-récolte des fruits de palme et de valoriser (biomasse, énergie) les sous-produits de l’extraction des huiles.

Par Djè Abel

Source : www.notrevoie.com

Crédits: AK-Project