Dakar — La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) suivra sa trajectoire des années 2000-2005 et n’augmentera que de 4% sur une période de 11 ans, si aucune politique de relance de l’agriculture n’est envisagée, révèle une étude menée par le Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES).
Intitulée "Croissance agricole et options d’investissement pour une réduction de la pauvreté au Sénégal", l’étude montre ainsi qu’un "surcroît d’effort d’amélioration sensible des rendements et d’extension des superficies cultivées est nécessaire pour sortir les populations rurales et urbaines de la trappe de la pauvreté".
L’étude était présentée mardi par Fatou Cissé, chercheure et membre du CRES, dans le cadre de la tenue mardi à Dakar du Forum de vulgarisation des résultats de la recherche économique et sociale.
Pour Fatou Cissé, "la poursuite des tendances passées du secteur de l’agriculture ne mène pas à la réduction de moitié de l’incidence de la pauvreté nationale en 2015".
L’agriculture restera la principale source de croissance et de réduction de la pauvreté, aussi bien au niveau national qu’au niveau rural au cours des 15 prochaines années, a souligné l’enseignante-chercheure.
Toutefois, elle a reconnu que des "politiques centrées uniquement sur les principales spéculations agricoles ne généreront pas une croissance de 6 ou 7% du secteur agricole.
En effet, "la pêche, l’élevage et la foresterie doivent être une partie intégrante de la stratégie de croissance accélérée du secteur de l’agriculture", a-t-elle indiqué.
C’est pourquoi une stratégie inclusive couvrant toutes les branches de l’agriculture au sens large est nécessaire.
En outre, la mise en œuvre du Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) assurerait une réduction de moitié de l’incidence de la pauvreté mais sa mise en œuvre représente un grand défi.
Ainsi, l’objet de l’étude est d’explorer les conséquences de certaines politiques prévues dans le cadre du PDDAA sur la pauvreté au Sénégal.
Le programme est entrepris par les gouvernements africains dans le cadre de l’initiative UA/Nepad pour l’accélération de la croissance et de l’élimination de la pauvreté et de la faim dans leurs pays.
"Le PDDAA a pour but principal d’aider à l’atteinte d’un niveau plus élevé de croissance économique par le biais d’un développement fondé sur une agriculture qui accroît les exploitations, élimine la faim, réduit la pauvreté ainsi que l’insécurité alimentaire", a rappelé Mme Cissé.
Le Forum organisé par le CRES en partenariat avec la Stratégie de croissance accélérée (SCA) est axé sur les résultats de recherches dans les secteurs de l’agriculture, de la protection sociale et de l’éducation.
Source : APS
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