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Sénégal: Guillaume Garot, ministre français délégué à l'agroalimentaire - «L'agroalimentaire est l'un des secteurs le plus porteur d'avenir pour le Sénégal»


Vidéo réalisée par le Hub Rural

Des pays comme le Sénégal devront miser sur l’agroalimentaire pour les années à venir. C’est la conviction exprimée, hier, à l’Université Cheikh Anta Diop, par Guillaume Garot, ministre français délégué auprès du ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, chargé de l’Agroalimentaire.

Le Sénégal comme la France doivent, pour les années à venir, miser sur l’agroalimentaire. Dans le cadre d’une conférence qu’il animait hier, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Guillaume Garot, ministre français délégué auprès du ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, chargé de l’Agroalimentaire, a souligné l’importance de l’agroalimentaire pour son pays et aussi pour le Sénégal.

« L’agroalimentaire est l’un des secteurs le plus porteur d’avenir pour le Sénégal et pour la France », a-t-il indiqué. Selon Mr Garot, l’agroalimentaire constitue l’alimentation. « C’est ce que nous mangeons, c’est ce que nous buvons, c’est l’air que nous respirons, c’est l’énergie que nous utilisons », dit-il. Tout en rappelant les liens importants et anciens qui unissent le Sénégal et la France dans le domaine de l’agroalimentaire, il estime que ce partenariat doit être enrichi. Car, souligne-t-il, « le Sénégal peut produire plus et mieux ».

A l’en croire, en France l’agroalimentaire est l’un des secteurs excédentaires pour la balance commerciale avec plus de 11 milliards d’euros. C’est aussi, selon lui, un secteur qui participe et qui doit participer au redressement productif économique et il faut qu’il en soit de même pour le Sénégal. En France, explique M. Garot, l’agroalimentaire est ancré dans le territoire à travers 12 000 Pme.

Et cela doit être de même au Sénégal parce que selon lui, les consommateurs aspirent à une nourriture suffisante et de qualité. Il appelle à des investissements dans la recherche, dans le développement, dans la mécanisation, dans l’organisation du travail et dans l’activité marketing. Car, dit-il, ces activités agroalimentaires peuvent créer de l’emploi et peuvent aussi répondre localement à la demande croissante et de plus en plus urbaine des citoyens.

Enjeux fondamentaux de la justice alimentaire

Guillaume Garot a aussi évoqué la justice alimentaire qui pose quatre enjeux fondamentaux et sans laquelle le monde ne marcherait pas comme il se doit. Il y a d’abord un enjeu de justice sociale qui fait que chacun doit avoir une alimentation suffisante, saine et sûre. C’est la qualité pour tous. Il faut, selon lui, que chaque Africain, chaque Européen, puisse manger à sa faim.

« Que tant de citoyens dépendent de l’aide alimentaire, ce n’est pas un problème qui se pose seulement en Afrique. En France, elle est posée tous les jours. Nous devons là, apporter des réponses », affirme le ministre. Mais au-delà de l’enjeu social, il a évoqué celui de la dignité, du respect qu’on doit à chacun. Pour lui, c’est révoltant et indigne qu’au 21e siècle, tant d’humains souffrent de la faim, qu’un enfant de moins de 10 ans meurt toutes les 5 secondes. « C’est un scandale.

C’est éthiquement insupportable », s’est-il exclamé. Pour rétablir cette dignité, il demande un retour à la source et que nous nous donnions les moyens de lutter contre la spéculation sur les matières premières.

« Il faut une transparence réelle des stocks », a-t-il martelé. Il considère la spéculation comme un enjeu de paix et qu’il n’y aura pas de paix, de stabilité sans un accès équitable de chaque peuple aux ressources à l’alimentation, aux ressources à l’eau. L’autre enjeu est celui de la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Il a indiqué que 30 % de la production agricole mondiale sont jetées, gâchées ou perdues, faute de moyens performants et d’infrastructures. Et qu’il y a là matière à agir sur place pour permettre la conservation et la transformation. Car, poursuit-il, mieux nous transformons, mieux nous nourrissons la population. A l’en croire, ces enjeux alimentaires sont les défis de l’avenir. C’est par ces défis, rappelle-t-il, que nous pourrons retrouver notre indépendance, notre puissance.

Par Charles Malick Sarr

Walffadjri

Crédits: AK-Project