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Sénégal: Face à une facture des importations de 60 milliards de fcfa - Les professionnels de la filière veulent valoriser le lait local

Les ministres du Commerce et de l’Elevage se sont engagés, hier, à travailler en synergie pour la valorisation du lait local. Ils étaient en conclave avec les acteurs de la filière. La facture annuelle du lait importée est estimée à 60 milliards de FCfa.

La rencontre organisée, hier, au ministère du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel a permis la mise en place d’une structure légère qui s’engage à valoriser le lait local. Il s’agira aussi de mettre en relation d’affaire les industriels, les transformateurs et les producteurs de lait.

L’idée est de trouver un débouché pour le lait local collecté dans les centres de refroidissement et de trouver un engagement d’achat de la part des industriels. Les acteurs de la filière sont conscients de la nécessité de travailler à la réduction de la dépendance alimentaire du Sénégal en produits laitiers.

Mais jusque-là, les performances sont restées en deçà des espérances. La production locale, estimée à 184 millions de litres, demeure marginale dans la satisfaction de la demande nationale qui se situe à 431 millions de litres. Ce qui fait du Sénégal le premier importateur de lait et produits laitiers dans l’espace Uemoa (32 % du tonnage) avec une facture de 60 milliards de FCfa.

La libéralisation des échanges sur le plan mondial a affecté le commerce du lait local, une activité traditionnelle qui fait face à des enjeux strictement économiques dont les règles du jeu sont biaisées du fait de subventions aux producteurs et industriels occidentaux qui imposent leurs règles, leurs prix, voire leurs gammes de produits aux consommateurs.

La filière lait local souffre de problèmes de sous-équipements, de maîtrise énergétique mais aussi et surtout de valorisation par la transformation et la distribution. Le grand paradoxe réside dans l’existence d’un surplus d’offre laitière en période hivernale mais sans débouché, malgré les prix jugés assez attractifs.

Cette situation a abouti à une paupérisation des éleveurs et des autres acteurs qui risquent, devant la récurrence d’un tel scénario, de se désintéresser de la filière. La valorisation de ce surplus en saison des pluies constituerait un puissant levier pour assurer une véritable perspective de développement à long terme de la filière laitière locale.

Un projet de 500 unités de transformation de produits agricoles

Le directeur de l’industrie, Ibrahima Basse a annoncé, hier, un projet de 500 unités de transformation de produits agricoles dont le lait. En relation avec la coopération chinoise, le Sénégal va lancer, dans les meilleurs délais, ce projet qui concerne le lait, les huiles essentielles, les céréales, etc.

Cet ambitieux projet va générer 30 000 emplois, à en croire M. Basse. Toutes les régions du pays sont concernées par cette initiative qui va notamment contribuer à la transformation du lait en produits dérivés (fromage, yaourt, etc.).

Par Mamadou Lamine Diatta

Source : Le Soleil

Crédits: AK-Project