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Sénégal: Dix mille hectares à valoriser pour 100 mille emplois

Financée à hauteur de 86 millions de dollars, soit environ 43 milliards de francs Cfa, par la Banque mondiale et le Fonds mondiale pour l'environnement, le projet pour le développement inclusif et durable de l'agro-business (Pdidas) est un premier pas, pour le Sénégal, dans le chemin d'une agriculture moderne et compétitive.

En effet, ce projet dont l’atelier de partage et d’information s’est déroulé hier pose les jalons d’une nouvelle vision de l’agriculture avec une gestion participative des populations notamment dans le domaine foncier. Le projet pour le développement inclusif et durable de l’agrobusiness est parti pour devenir un modèle de réussite.

A forte vocation horticole, ce projet a pour objectif de soutenir le développement durable et inclusif de l’agrobusiness. En effet, dans le cadre de la modernisation de l’agriculture, ce projet permettra de concevoir et mettre en œuvre des solutions pérennes dans le domaine agricole et de la gestion foncière afin de les étendre à d’autres zones du Sénégal.

Pour la phase pilote, il concerne 41 villages de 9 communautés rurales qui seront initiés à la promotion de l’agriculture familiale et de l’agrobusiness de la zone de la vallée de Ngalam et du Lac de Guiers. Le Pdidas devrait permettre la production, la transformation ainsi que la commercialisation de produits agricoles sur les marchés intérieurs, régionaux mais également pour l’exportation.

Ce modèle innovant a la particularité d’impliquer les populations locales dans le processus de développement. « Ce modèle repose sur un partenariat gagnant-gagnant entre la collectivité locale, la communauté rurale, le village, le producteur lambda qui détient son foncier et qui ne peut pas le valoriser ou qui n’a pas les moyens, et le privé qui a son investissement et qui veut faire du profit », a fait savoir Macoumba Diouf, directeur de l’Horticulture.

En effet, les communautés rurales elles-mêmes prendront de manière participative les décisions d’attribution des terres et seront les bénéficiaires des accords conclus avec les investisseurs. « Il s’agit de développer, dans le cadre légal et réglementaire en vigueur, un modèle juridique susceptible de sécuriser les investissements privés dans le secteur agricole tout en permettant aux communautés rurales de mieux maîtriser la gestion du domaine national », a expliqué Ibrahima Mendy du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural.

En effet, ce dernier n’a pas manqué de relever que « les impératifs de développement d’une agriculture moderne dans un monde globalisé, intégrant toutes les catégories, se heurtent aux limites de la loi n°64-46 du 17 juin 1964 sur le Domaine national ».

Prévenir les conflits fonciers Selon la Banque mondiale, étant donné que les dispositions juridiques actuellement en vigueur interdisent la cession directe de terre par les communautés rurales aux investisseurs, le projet testera un modèle d’allocation de terre selon l’« option bail-sous-location », dans le cadre duquel le gouvernement modifiera le statut juridique de terres identifiées par les communautés.

Au lieu de faire partie du domaine public de l’Etat, ces terres feront désormais partie du domaine privé de l’Etat qui les cédera ensuite sous forme de bail emphytéotique à la communauté rurale qui pourra à son tour les sous-louer aux investisseurs.

Afin d’impliquer les populations dans la mise en œuvre dudit projet, deux missions d’informations, des enquêtes et des sondages sur le terrain ont été effectués. Ces consultations ont rapporté divers degrés d’informations des populations sur ledit projet de même qu’une discussion autour des clés de répartition des parts en termes de foncier qui leur seront dévolus.

Au final, il ressort que les populations ont saisi l’importance du projet mais aussi pris en compte les garanties qui leur ont été données notamment pour ce qui est du foncier.

A terme, il s’agira de réduire les conflits multiples qui peuvent naître du non-respect des contrats préétablis entre les populations et les entrepreneurs privés qui, à titre d’exemple, abandonnent leurs projets sans restituer les terres.

La proposition d’arrangement foncier, élaborée dans le cadre de la formulation du projet, sera au menu des discussions. Elle permettra d’encadrer les contrats, de sécuriser le foncier qui ne pourra être distrait de la gestion des communautés locales.

A terme, le projet permettra de promouvoir une gestion durable des terres et d’associer les communautés locales aux entreprises agro-industrielles ainsi qu’à des programmes de gestion des terres, de l’eau et des forêts.

Par Marie Lucie BOMBOLONG

Source :Walfadjri

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Crédits: AK-Project