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Sénégal: Cherte des stands, tracasseries douanières, boycott de la transgambienne - Le « calvaire » des exposants à la Fiara 2014

Face aux nombreuses tracasseries douanières et policières, à la traversée de la transgambienne, la cherté des stands, ainsi qu'à la supercherie sur la provenance de certains produits dont font preuve certains des leurs, les exposants crient leur ras-le-bol, et affirment ne pas s'en sortir.

Des et autres fruits généreux, des céréales locaux, des ressources animales, des produits cosmétiques, ainsi qu’une multitude de techniques agricoles, tel est le beau décor qu’offre la Fiara 2014, vitrine du monde rural. Cependant, les exposants, en surnombre en cette 15ème édition qui se tient du 5 au 18 mars, ne savent pas à quels saints se vouer. Tracasseries douanières et policières, cherté des stands, rareté de la clientèle, boycott de la trans-gambienne par les chauffeurs sénégalais, et jeu de dupes sur l’origine de certains produits par certains vendeurs, sont autant de maux listés par les exposants rencontrés.

Bassirou Calouté vend des pagnes "Thioub". La trentaine à peine sonnée, il fait régulièrement la navette dans la sous-région pour trouver ce pagne ô combien prisé par les femmes sénégalaises. Bien qu’affichant une mine radieuse, Bassirou, qui confie être à sa troisième participation à la Fiara, se dit fatigué de faire de longs voyages pour ne gagner que des miettes. Pour cause, le jeune commerçant index les douaniers et les policiers, en faction au niveau des frontières sénégalaises. En effet, selon Bassirou Calouté, « les douaniers et les policiers nous demandent de payer parfois un prix qui est supérieur au prix d’achat de la marchandise ». Un montant qu’ils sont obligés de débourser, au risque de voir leurs bagages, confisqués, explique-t-il. Pire, le prix du stand, 500.000 Fcfa, est jugé exorbitant pour ce jeune commerçant, « alors que les clients se font rares », ajoute-t-il.

Un peu plus en avant, le décor est tout autre. Les produits halieutiques et forestiers transformés attirent notre attention. Le sourire au coin des lèvres, Seynabou Diatta, cache mal sa fatigue, causée certainement par le long périple qu’elle vient de faire, en provenance de Ziguinchor, sud du pays. Elle indique qu’elle fait parti de la délégation venue de la Casamance et qu’elle est membre d’un Gie.

La trentaine atteint, Seynabou Diatta digère mal le boycott de la trans-gambienne par les transporteurs sénégalais. Selon cette transformatrice et vendeuse de produits halieutiques, le voyage Ziguinchor-Dakar a été une longue traversée du désert. A l’en croire, le papier administratif que leur a remis le gouverneur de la région de Ziguinchor, devant servir de passeport, n’a pas été reconnu par le comité des chauffeurs établi au niveau de la frontière entre le Sénégal et la Gambie.

Selon cette jeune maman, les chauffeurs ont catégoriquement refusé de les laisser passer, les obligeant à aller chercher un autre véhicule en Gambie, pour transporter les bagages jusqu’à Keur Ayib. « Là aussi, nous avons fait appel à un autre camion sénégalais pour nous acheminer vers Dakar », explique-t-elle. Comme si cela ne suffisait pas, Seynabou Diatta ajoute que « notre plus grande déception est d’avoir trouvé un commerçant établi à Dakar, à coté du stand qui nous est réservé, entrain de se faire passer comme venant de la Casamance ». Une attitude que le groupe n’a pas accepté. Elle confie cependant que leur chef de délégation n’a rien fait pour le dissuader prétextant que « c’est son ami de longue date ».

La supercherie sur la provenance des produits est décriée aussi par ces femmes maliennes, qui ont préféré garder l’anonymat. Selon ces dernières, beaucoup de commerçants prétendent que leur pagnes "Thioub" viennent du Mali, alors que c’est du "bluff". Une attitude qu’elles condamnent avec la dernière énergie, toute en précisant que les leurs sont les "originaux" et de bonne qualité.

Par Jean Michel Diatta

Source : www.sudonline.sn

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Crédits: AK-Project