Une enveloppe de 13,8 milliards de FCfa est dégagée sur le budget national pour la subvention de 95 000 tonnes d’engrais destinées à la campagne agricole 2013-2014, a annoncé le directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Thierno Mademba Gaye.
Il s’exprimait hier à Dakar à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de l’atelier national de diffusion des textes de la Cedeao sur le contrôle de la qualité de l’engrais. L’agriculture reste un secteur des plus importants de l’économie sénégalaise, elle emploie 60 % de la population et contribue pour seulement 7 % au produit intérieur brut (Pib). Toutefois, elle est confrontée à plusieurs contraintes dont la dégradation des sols et la baisse conséquente de leur fertilité. Dans ce contexte difficile, rappelle Thierno Mademba Gaye, le gouvernement du Sénégal fait de l’intensification agricole une préoccupation centrale.
L’utilisation des engrais chimiques constitue un puissant moyen d’améliorer la fertilité des sols et leur productivité, « malheureusement, en plus du niveau encore faible d’utilisation des engrais dans les pays en développement, estimé à environ 10 à 20 kg à l’hectare en Afrique subsaharienne contre 200 kg à l’hectare en Europe, au Japon et en Chine, se pose le problème de la qualité » de cet intrant, déclare M. Gaye. A l’issue d’un Conseil interministériel tenu le 30 avril dernier et consacré à la campagne agricole 2013-2014, le Premier ministre, Abdoul Mbaye, avait annoncé l’option du gouvernement de diminuer les subventions lors de la campagne agricole 2013-2014, tout en réorientant les allocations vers l’accroissement des rendements et de la productivité. « Le gouvernement a choisi de s’inscrire dans une démarche de subventions dégressives et une réorientation des allocations vers les acteurs qui participent à l’accroissement des rendements et de la productivité, notamment, les semences certifiées, les engrais de qualité et le matériel agricole de qualité », avait déclaré M. Mbaye.
Le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Abdoulaye Baldé, avait déclaré par la même occasion que le gouvernement a augmenté les quantités d’engrais, passant de 80.000 à 100.000 tonnes.
Afrique de l’Ouest : l’urgence d’un cadre réglementaire pour contrôler les engrais La qualité de l’engrais est liée à une déficience en poids, en éléments nutritifs, à la conformité de l’étiquette, au stockage, ou encore à la présence de quantités élevées d’éléments toxiques. D’où l’urgence, pour l’Afrique de l’Ouest, de se doter d’un cadre règlementaire régional pour le contrôle de la qualité des engrais dans la sous-région, fait savoir le directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Thierno Mademba Gaye. D’après lui, l’adoption d’un tel cadre s’inscrit dans la mise en œuvre du pilier 2 de la stratégie régionale de promotion des engrais adoptée en 2006 et qui vise à améliorer l’environnement institutionnel et réglementaire des affaires et du marché régional des engrais.
Le Sénégal dispose de programmes agricoles tels le Programme national d’investissement agricole (Pnia), le Programme agricole quinquennal (Paq) et le Cadre décennal de l’agriculture axés sur le développement de l’agriculture. D’importants efforts sont consentis pour la subvention de l’engrais. Avec l’appui de l’Usaid à travers son Programme de croissance économique (Pce) et de la Cedeao, par le biais du Programme ouest-africain sur les fertilisants (Wafp), le Sénégal va, en plus de cet atelier national, organiser des ateliers régionaux pour une large diffusion des textes entre les acteurs à la base.
Aly DIOUF - LE SOLEIL 15 MAI 2013
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