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Sénégal: Accès à la nourriture au Sénégal - Les personnes en insécurité alimentaire passent de 700.000 à 175.000

Depuis l'année 2012, le Sénégal a connu une amélioration assez importante de sa sécurité alimentaire, mais fait toujours partie de l'espace régional humanitaire pour le Sahel, a déclaré le coordonnateur régional humanitaire des Nations unies pour le Sahel, Robert Piper. Les personnes en insécurité alimentaire dans notre pays sont passées de 700.000 à 175.000.

Il y a actuellement 175.000 personnes en situation de risque d’insécurité alimentaire contre environ 700.000 l’année dernière, a révélé, hier, le coordonnateur régional humanitaire des Nations unies pour le Sahel, Robert Piper. C’était au cours d’une conférence de presse, tenue hier à Dakar, sur le lancement de la version révisée de l’appel de fonds 2013 pour la zone sahélienne.

Cette baisse traduit une amélioration assez importante de la situation sur la sécurité alimentaire, à l’espace d’un an. Cependant, notre pays fait toujours partie de l’espace humanitaire régional pour le Sahel, précise Robert Piper. Selon ce dernier, la requête révisée du Sénégal s’élève à 45,6 millions de dollars dont seulement où à peu près 35 % de cette somme ont été reçus.

« Ce qui est très important au Sénégal, ce sont des efforts importants faits par le gouvernement non seulement dans l’agriculture et dans le soutien aux centres nutritionnels, mais également au niveau des filets sociaux, des secteurs où nous sommes présents », a-t-il déclaré.

Robert Piper a souligné que de 1,6 milliard de dollars, la requête des acteurs humanitaires a été portée à 1,7 milliard de dollars en vue de « répondre aux besoins persistants » pour le restant de l’année 2013 au Burkina Faso, en Gambie, au Mali, en Mauritanie, au Sénégal, au Tchad et dans les parties nord du Cameroun.

« Compte tenu de l’environnement difficile dans lequel elles survivent, les populations du Sahel sont sûrement parmi les plus naturellement résilientes au monde. Pourtant, déclare-t-il, l’évolution des conditions météorologiques, les prix élevés des denrées alimentaires, les conflits à proximité et d’autres facteurs, détériorent profondément les stratégies de survie des familles dans cette partie du monde », a déclaré M. Piper.

Plus de 11 millions de Sahéliens menacés

Il y a plus de 11,3 millions de personnes, au Sahel, en insécurité alimentaire, révèle le coordonnateur régional humanitaire des Nations unies pour le Sahel, Robert Piper. L’analyse des tendances en 2013 suggère que la situation nutritionnelle reste précaire dans la région avec 4,9 millions d’enfants de moins de cinq ans, de femmes enceintes et de mères allaitantes en risque de malnutrition aiguë.

« Les populations du Sahel ne sont toujours pas remises de la crise alimentaire et nutritionnelle de l’année dernière », a poursuivi M. Piper qui a estimé que la fréquence de chocs encore plus élevée a affaibli la capacité des ménages les plus vulnérables à accéder à la nourriture à cause du renchérissement des prix des denrées alimentaires.

Cette situation préoccupante est aujourd’hui aggravée par la crise au Mali qui a entraîné des déplacements à l’intérieur de ce pays et chez ses voisins. A ce jour, la communauté humanitaire a fourni un soutien à l’agriculture et à l’élevage destiné à plus d’un million de personnes sur les 7,9 millions ciblées. En plus, 1,9 million de personnes ont bénéficié, chaque mois, d’une aide alimentaire.

Selon M. Piper, plus de 368.700 enfants de moins de cinq ans ont été traités de la malnutrition aiguë sévère, une assistance a également été fournie à plus de 175.400 refugiés maliens au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger, ainsi qu’à 298.000 refugiés soudanais au Tchad. A ce jour, a-t-il noté, ce sont 607 millions de dollars, soit 35 % de 1,7 million de dollars requis qui ont été mobilisés. Il est vital, à son avis, de répondre aux besoins humanitaires immédiats compte tenu de la situation alimentaire et nutritionnelle qui pourrait rester critique au cours de la période de soudure.

Louga est la deuxième région la moins pauvre du pays derrière Dakar (Ansd)

Une étude de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) classe Louga (nord) au deuxième rang des régions les moins pauvres du Sénégal, derrière Dakar (ouest) avec un taux de pauvreté des ménages estimé à 21,7 %. Il ressort de cette Enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal (Esps) menée en 2011, que la région de Dakar a le plus bas taux de pauvreté des ménages avec 17,1 %, tandis que Kolda (sud) est la plus pauvre, avec 64,1 %. L’enquête classe ainsi Saint-Louis (nord) au troisième rang des régions les moins pauvres du pays avec un taux de 28, 7 %.

Arrivent ensuite dans l’ordre Thiès (31,5 %), Matam (33,5 %), Diourbel (37,2 %), Kaffrine (52,1 %), Kaolack (53,5 %) et Tambacounda (55 %). Suivent toujours dans l’ordre, Ziguinchor (56 %), Fatick (57,1 %), Sédhiou (58,4 %), et Kédougou (64,1 %). Le taux national de pauvreté des ménages est de l’ordre de 35, 5 %, indique l’étude dont l’Aps a reçu copie mercredi à l’occasion d’un comité régional de développement (Crd). La rencontre était consacrée au Programme national de bourses de sécurité familiales (Pnbsf) dans la région de Louga.

Cette enquête a notamment servi de référence à la Délégation nationale de la protection sociale et de la solidarité nationale dans sa méthodologie de ciblage des bénéficiaires de ce programme qui vise à doter d’une bourse 250 000 ménages du Sénégal dans les trois années à venir.

La première phase de ce programme doit démarrer en septembre avec le versement d’une somme de 25.000 francs par trimestre, aux 50.000 premiers bénéficiaires recensés à travers le pays. La pérennité de cette allocation qui se fera par trimestre est assujettie à plusieurs conditions portant entre autres sur le maintien à l’école des enfants des ménages bénéficiaires. (APS)

Par Mamadou SY, 5 Juillet 2013

Source : Le Soleil

Crédits: AK-Project