Publication : "Comment les projets REDD+ fragilisent l’agriculture paysanne et les solutions réelles au changement climatique" (GRAIN, WRM)
Dans une publication commune, GRAIN et le Mouvement mondial pour les forêts tropicales (WRM) examinent les dangers que représente pour les communautés paysannes l’un des principaux mécanismes du marché du carbone qui vont être discutés au prochain sommet des Nations Unies sur le changement climatique à Paris : REDD+
Dans leur rapport, ils identifient 5 « caractéristiques qui font de REDD+
un danger pour l’agriculture paysanne ». Parmi ces caractéristiques figure celle « d’affaiblir le pouvoir des communautés sur leurs territoires ».
Selon les auteurs :
- « ceux
qui achètent des crédits n’ont pas besoin
de posséder les terres ou les arbres qui
« stockent » le carbone, mais ils possèdent
effectivement le droit de décider comment
ces terres seront utilisées. S’ils possèdent
les crédits carbone, ils disposent aussi
généralement des droits contractuels
pour surveiller ce qui se passe sur les
terres et demander un accès aux terres
au moment qu’ils choisissent ». - « Les communautés ne sont souvent pas
informées de la façon dont le contrat
qu’elles signent pour les projets REDD+
pourrait réduire le contrôle qu’elles
exercent sur leurs terres ».
- « Il est difficile d’obtenir des conseils juridiques sur de tels documents techniques complexes et ambigus parce que presque tous les contrats REDD+ contiennent des clauses de stricte confidentialité ».
- « Le contrôle communautaire sur les
territoires est également amoindri par la
logique intrinsèque des compensations
carbone, qui exige que le projet REDD+
identifie les utilisateurs des terres et leurs
activités comme une menace pour la forêt
pour que le projet REDD+ puisse générer
des crédits carbone. Si les activités ne
sont pas une menace pour la forêt, il n’y
a pas de risque de déforestation et aucun
crédit carbone ne peut être généré à
partir de la déforestation évitée ! »
- « Cette exigence du projet REDD+ de compensation carbone de décrire l’agriculture paysanne et l’agriculture itinérante comme un risque pour la forêt renforce
déjà la fausse croyance dangereuse
que les communautés dépendant de
la forêt et les petits agriculteurs sont
les agents les plus importants de la
déforestation et amoindrit le contrôle
que ces communautés exercent sur leurs
territoires ».
Lien : GRAIN, 29/10/15, Comment les projets REDD+ fragilisent l’agriculture paysanne et les solutions réelles au changement climatique
Veille : Commission de l’UEMOA - Support technique : Hub Rural