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Promotion de la cohérence des politiques agricoles
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Mali– L’heure du bilan du Programme de compétitivité et diversification agricoles

Au Mali, le Programme de compétitivité et diversification agricoles (PCDA) devrait s’achever en juin prochain et la presse fait état de son bilan. Démarré en avril 2006 à l’initiative du gouvernement malien et avec l’appui financier de la Banque mondiale, il a fait l’objet d’un Fonds additionnel depuis octobre 2013, peut-on lire dans L’Indépendant.

Le décor est planté : les filières “prioritaires d’intervention” du programme sont la mangue, la papaye, la banane, la pomme de terre, l’échalote/oignon, le bétail/viande alors que les filières “à consolider” sont l’anacarde, le poisson et le lait. Les régions d’interventions sont Bamako, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti.

A l’actif du Programme, on peut relever notamment la création de quatre Centres de démonstration, de diffusion et de prestation de services (CDDP), véritables “vitrines technologiques” avec notamment un volet irrigation et transformation, dans les quatre régions couvertes par le projet. Au total, 3 500 acteurs de filières et prestataires sur une prévision de 3600, ont été formés aux bonnes pratiques de production et de transformation ainsi qu’à la maîtrise des risques hygiéniques et les normes HACCP.

Quant à la production, le bilan ets plutôt positif. Le PCDA a bénéficié à plus de 8 900 acteurs directs et contribué à accroître les volumes d’exportation de mangues (107%), d’échalote (114%) et de la pomme de terre (117%). Il aurait permis l’introduction de plantations de manguiers à haute densité (200 à 300 pieds à l’hectare contre 100 pieds/ha pour les vergers traditionnels) ainsi que la production de papaye solo avec un rendement moyen de 25 t/ha : le chiffre d’affaire moyen, par an et par promoteur, a été de FCFA 8 millions. Ainsi, le chiffre d’affaire généré par les producteurs (promoteurs de sous projets) de papaye solo est passé de FCFA 850 millions en 2012 à FCFA 1 700 millions en 2014.

Outre le débouché traditionnel de l’Union européenne, le Mali aurait pénétré le marché marocain avec 700 t de mangues exportées durant la campagne 2014. Aujourd’hui, au Mali, neuf entreprises exportatrices de mangue sont certifiées Global Gap et un système de veille commerciale pour les filières mangue, pomme de terre, échalote et bétail viande a été mis en place avec l’implication des interprofessions. Ce système est couplé avec un système SMS qui permet la diffusion d’informations commerciales.

Quant à l’accès au crédit et aux investissements, un fonds de garantie partielle pour un montant de FCFA 750 millions a permis de garantir 32 dossiers de crédits pour une valeur totale de plus de FCFA 836 millions. Deux projets d’investissements privés en joint venture sont en cours de réalisation : une plantation de 200 ha de mangues, dont 75 ha sont déjà plantés dans le Mandé, et une usine de carton qui doit être réalisée cette année (FCFA 4 milliards). Un troisième projet d’investissement privé, de la société Agrized, est en cours ; il porterait sur l’exploitation de 1000 ha à Béwani en pomme de terre et riz.

Côté infrastructures, au total, 1101 km de pistes rurales ont été réhabilitées pour désenclaver les zones de production et de commercialisation. En outre, du Périmètre logistique en zone agricole (Plazza), créé en 2007 à Bamako et dont le but a été de rendre la mangue malienne compétitive et aux normes du marché mondial, 402 conteneurs de mangue fraiche ont été exportés depuis son démarrage, générant un chiffre d’affaire total de FCFA 9 650 millions ; l’investissement initial avait été de FCFA 2 000 millions réalisé par le PCDA et la coopération néerlandaise, relate encore Youssouf Camara de l’Indépendant.

D’autre part, une chaine complète d’extraction de jus de fruits et légumes a été mise en place et opérationnelle au Laboratoire des technologies alimentaires ; trois abattoirs régionaux (Sikasso, Ségou, Mopti) ont été réhabilités et équipés. Un test d’opérationnalisation de l’infrastructure de froid de Sikasso a été réalisé en juin et juillet 2014 permettant à 14 conteneurs correspondant à 294 tonnes de mangue fraiche d’être expédiées vers l’UE dont la France (6), l’Allemagne (2) l’Espagne (4) et 2 vers le Maroc.

Une opération test de conservation d’échalote/oignon a été réalisée au pôle de Niono avec des opérateurs privés et l’interprofession de la filière échalote/oignon. Ainsi 60 tonnes d’échalote/oignon fraiche conservées au pole, ont donné un taux de perte de pourriture de moins de 1% pour une durée de conservation de six mois.

Source : Commodafrica

Crédits: AK-Project