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L'aide alimentaire de l'UE en Afrique, efficace, mais pas assez durable

BRUXELLES - L’aide au développement octroyée par l’UE en matière de sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne est généralement efficace mais souvent elle ne se traduit pas par une amélioration suffisamment durable de la situation, a déploré mercredi la Cour des comptes européenne.

Dans un rapport consacré à l’aide alimentaire en Afrique subsaharienne où 239 millions de personnes — soit 30% de la population — souffraient de la faim en 2010, la Cour reconnaît que la majorité des résultats escomptés des interventions de l’Union européenne sont atteints.

Ainsi l’UE contribue de manière significative à assurer la sécurité alimentaire, notamment en ce qui concerne la disponibilité des aliments et l’accès à l’alimentation.

Toutefois son action ne se focalise pas assez sur la malnutrition, déplore la Cour, qui juge le problème particulièrement préoccupant dans les cas de l’Erythrée, de l’Ethiopie, du Malawi et du Niger.

En outre, les quelque 3,1 milliards d’euros dépensés entre 2002 et 2010 par l’UE au titre de la sécurité alimentaire dans la région n’ont eu de bonnes perspectives durables que dans la moitié des interventions, estime la Cour des comptes.

A l’avenir, l’UE devra aussi réaliser une évaluation structurée de la situation en matière de sécurité alimentaire dans chaque pays de manière à ne pas en oublier, recommande la Cour.

En effet, certains pays confrontés à une insécurité alimentaire chronique n’ont pas été suffisamment pris en compte jusqu’ici par les programmes européens. C’est par exemple le cas du Botswana, de la Gambie, du Lesotho, du Swaziland, de la Tanzanie et de la Zambie, a remarqué la Cour.

Souvent les programmes ne sont pas viables sur le plan financier et dépendent de la poursuite du soutien important des donateurs. Et l’accès insuffisant aux infrastructures post-récolte (stockage, transformation et commercialisation) et au crédit rural continuent à empêcher un grand nombre d’exploitants agricoles d’étendre leurs activités et d’accéder à la durabilité économique.

Or tant que les exploitants agricoles ne pourront pas se permettre d’acheter les produits nécessaires au fonctionnement de leur exploitation au prix du marché, il est difficile d’envisager une baisse des subventions, actuellement élevées (50 % au Rwanda, par exemple), souligne la Cour.

Le commissaire européen au Développement, Andris Piebalgs, s’est réjoui des conclusions encourageantes de la Cour des comptes et s’est dit déterminé à améliorer constamment la qualité des interventions de l’UE.

(©AFP / 28 mars 2012 15h49)

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