La FAO, l’Association française pour l’étude des sols (AFES), et l’agence régionale Natureparif unissent leurs efforts pour faire de la journée mondiale des sols, tous les ans le 5 décembre, une réussite en France. Pour la première fois, un colloque international de la journée mondiale des sols se tiendra à Paris, sous le haut patronage des ministères chargés de l’écologie et de l’égalité des territoires. Dominique Arrouays, scientifique Inra et président de l’AFES, y présentera les enjeux et les menaces sur les sols en France et dans le monde. Le président de l’Inra, François Houllier, dressera un panorama des recherches de l’Institut sur la thématique « sols et agroécologie ».
En position d’interface dans l’environnement, les sols rendent un grand nombre de services écosystémiques. Ils sont au cœur de grands enjeux planétaires particulièrement prégnants comme la sécurité alimentaire, la qualité des masses d’eau souterraines et superficielles, le changement climatique ou la biodiversité. Les sols constituent donc une ressource naturelle qu’il convient d’épargner et de valoriser efficacement et durablement. Leur formation est très lente et leur destruction peut être rapide et quasi irréversible. C’est en ce sens que l’on peut qualifier les sols de ressources non renouvelables. Or les sols sont soumis à une pression accrue qui se traduit par des menaces sur la durabilité de leurs fonctions.
Les enjeux et les menaces sur les sols
Dominique Arrouays (INRA InfoSol, Orléans) abordera les enjeux mondiaux et les services écosystémiques des sols, l’état des sols dans le monde, en Europe et en France. De nombreux résultats récents obtenus par l’INRA et le groupement d’intérêt scientifique Sol (GIS SOL) seront présentés. L’état des sols sera appréhendé au travers des nombreuses menaces qui pèsent sur leur qualité : l’imperméabilisation, l’érosion, la baisse des teneurs en matière organique et des stocks de carbone des sols, la contamination diffuse ou ponctuelle, le tassement, la baisse de la biodiversité, la salinisation, l’acidification... A l’échelle du territoire français, l’imperméabilisation et l’érosion sont les points les plus préoccupants. A l’échelle mondiale, s’y ajoutent la contamination, en particulier dans les grands pays émergents (Chine, Inde), et la désertification (Afrique, Asie centrale, Moyen Orient, bassin méditerranéen, Amérique latine…) sous les effets conjugués du changement climatique et de la dégradation des sols.
Les sols et l’agroécologie
François Houllier, président de l’Inra, présentera les priorités scientifiques de l’Inra et dressera un panorama des axes de recherche liés à l’agroécologie : utiliser la biodiversité, gérer les paysages et les territoires, boucler les grands cycles biogéochimiques, etc. Il abordera également les nombreux services délivrés par les sols, objets clés à l’interface entre écologie et sciences agronomiques. Les sols sont ainsi au cœur de grands programmes de recherche de l’Inra, par exemple, sur l’adaptation de l’agriculture et de la forêt au changement climatique, sur les services écosystémiques de l’agriculture et de la forêt ou encore sur les approches méta-omiques des écosystèmes microbiens. De grands outils sont également mobilisés, comme le GIS SOL pour identifier et évaluer les sols, ou la plate-forme Genosol (Dijon) pour en explorer la diversité microbienne. A travers l’exemple des sols forestiers, François Houllier conclura sur les perspectives qui s’ouvrent, notamment dans la compréhension du fonctionnement des sols à différentes échelles, leur modélisation dynamique et la compréhension des cycles biogéochimiques.
Source : INRA
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