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Intrants agricoles: Un plan d'action pour réglementer la libre circulation

Circulation des intrants agricoles en Afrique de l’Ouest, Afrique de l’Ouest - Les États membres de la Cedeao ont décidé de mettre sur pied un plan d’action pour rendre effective l’application des règlements harmonisés sur les semences, les pesticides et les plants dans leur espace géographique. Un atelier régional d’information et d’échange, organisé sous l’égide du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles, a lieu, depuis hier, à Saly Portudal, pour discuter des modalités de mise en oeuvre du plan.

Pour identifier et analyser les principales contraintes liées à l’application effective des règlements déjà harmonisés en matière de semences et de pesticides, les États membres de la Cedeao ont à nouveau sonné la mobilisation. Venus de différents coins de l’espace communautaire ouest-africain, d’éminents chercheurs de la région ont ainsi engagé la réflexion aux côtés des élus et autres acteurs de développement à Saly, afin de rendre effective la mise en oeuvre des règlements adoptés par les États depuis 2008, en matière d’intrants agricoles. Cette fois-ci, il s’agit d’identifier et de lever les principales contraintes liées à la mise en oeuvre des textes harmonisés dans cet espace géographique en la matière pour relever le défi de l’applicabilité, a déclaré le directeur des programmes au Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement (Coraf) Aboubacar Njoya, à l’ouverture de l’atelier.

Pour y parvenir, il a été décidé la mise sur pied d’un plan d’action dans les semaines à venir pour mieux accompagner la Cedeao dans la mise en oeuvre des règlements. Cela permettra non seulement aux États de faciliter la libre circulation des intrants agricoles dans l’espace Cedeao, mais aussi de booster la croissance verte conformément aux objectifs de développement pour le millénaire, a soutenu la chargée des politiques agricoles, des marchés et des institutions du Coraf Mme Mbène Dièye Faye.

« Tant qu’on n’aura pas de semences agricoles certifiées à temps et disponibles en tout lieu, des pesticides qui ne polluent pas l’environnement, il sera difficile d’améliorer la productivité », a soutenu le directeur des programmes du Coraf, bras technique de la Cedeao en matière de règlements pour les intrants agricoles. Pour certains chercheurs, il urge même d’aller plus loin en établissant des conventions tripartites avec l’ensemble des organismes évoluant dans le secteur agricole comme le Cilss et l’Uemoa afin de renforcer les structures nationales en charge des semences et relever le défi consistant à rendre effective l’application des règlements harmonisés de la Cedeao en matière de semences et de pesticides. Une mesure qui, sans doute, pourrait contribuer à faire de l’agriculture un véritable levier de croissance dans l’espace Cedeao d’ici l’horizon 2015.

Le Sénégal en phase avec la Cedeao

Le Sénégal est l’un des rares pays en phase avec les dispositions communautaires dans l’espace Cedeao, a soutenu, hier, à Saly, le professeur de droit public et spécialiste des droits de l’environnement Ibrahima Ly. S’exprimant en marge de l’atelier régional d’information et d’échange sur les modalités de mise en oeuvre des règlements de la Cedeao relatifs aux semences, plants et pesticides, le juriste a soutenu que bien avant le règlement communautaire de 2008, le Sénégal avait déjà créé un mécanisme juridique sur la certification des intrants agricoles depuis 1981. En 2008, il a fallu juste apporter des modifications en ajoutant des mesures complémentaires pour s’inscrire dans la dynamique communautaire, a déclaré M. Ly. Il n’a pas manqué de plaider en faveur de la sensibilisation afin d’amener le reste des États de la communauté à emboîter le pas au Sénégal et rendre effective l’application des règlements harmonisés dans cette espace ouest-africain.

Le Soleil/25/09/2012

Crédits: AK-Project