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Industries semencières dans l’espace CEDEAO : vers une règlementation harmonisée du secteur

La mise en œuvre de la politique semencière harmonisée des Etats de la Communauté permettra d’améliorer la qualité des semences et de répondre aux normes standards

L’hôtel Salam accueille depuis mercredi un atelier national de renforcement des capacités des acteurs semenciers des secteurs public et privé sur la réglementation semencière harmonisée de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO). La session qui prend fin dimanche est organisée par le Programme semencier d’Afrique de l’ouest (PSAO) qui s’attache à améliorer durablement la productivité agricole en Afrique de l’ouest grâce à l’augmentation de la production, l’utilisation de semences de bonne qualité et de variétés améliorées. Il s’emploie aussi à accroître la production et la distribution des semences certifiées de qualité des variétés améliorées à pollinisation libre et hybride. Le niveau actuel de 12% doit être porté à 25% d’ici la fin du projet en 2017.

Le PSAO est un projet exécuté par le Conseil ouest et centre africains pour la recherche et le développement agricole (CORAF), sous l’initiative de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), pour une période de 5 ans (2012-2017). Il prévoit d’atteindre ses objectifs par la mise en place d’une alliance pour l’industrie semencière en Afrique de l’ouest, la mise en œuvre de la réglementation de la CEDEAO régissant la production, le contrôle de qualité et la certification. La commercialisation des semences dans les Etats membres, l’augmentation à 25% de la disponibilité en semences commerciales du programme par un secteur privé aux capacités renforcées et en semences de pré base et de base figurent également parmi les objectifs du PSAO pour les 5 ans à venir.

Les participants au séminaire, composés de spécialistes des questions agricoles et d’acteurs des secteurs public et privé, discuteront des principes généraux de la réglementation semencière harmonisée de la CEDEAO, des procédures et protocoles d’homologation des variétés, du contrôle de qualité, de la certification phytosanitaire des tests de distinctivité, d’homogénéité et de stabilité (DHS) et de la valeur agronomique et technologique (VAT).

Ils débattront aussi des plans d’action de l’Alliance pour une industrie semencière en Afrique (ASIWA) et du Comité national des semences d’origine végétale (CNSOV), des principes généraux, des méthodes de la sélection conservatrice, de la production de semences de pré base, des principes de contractualisation, des plans d’affaires et de l’agri business. « Notre pays a le potentiel de générer annuellement plus de 40 milliards de Fcfa à travers la filière semencière, rien que pour le mil, le sorgho, le maïs et le riz. L’exploitation d’un tel potentiel requiert la mise en place d’une industrie semencière forte et durable et par le secteur privé à fortes capacités techniques financières et managériales. La formation agri business et surtout le développement du plan d’affaires prévu au programme de cet atelier permettront de booster les capacités du secteur privé » a indiqué le spécialiste national semences, le Dr Sokona Dagnoko Sissoko.

Le développement de l’industrie semencière malienne, souligne le représentant du ministre du Développement rural et secrétaire exécutif du CNRA, le Dr Aly Kouriba, est l’un des moyens nécessaires de lutte contre la faible production et productivité agricoles, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, le sous-emploi des jeunes, la pauvreté et l’extrême pauvreté monétaire. Le département a donc entériné, comme plusieurs pays voisins, une politique semencière harmonisée des Etats de la CEDEAO. L’application de cette politique permettra d’améliorer la qualité, de répondre aux normes standards et éventuellement de placer notre pays parmi les fournisseurs de semences sur les marchés mondiaux, a-t-il indiqué. Elle aidera aussi à mieux organiser la filière semencière de notre pays.

Aly Kouriba a tenu à rappeler qu’une industrie semencière forte nécessitait un secteur privé fort, capable de répondre à la demande en semences de base et en semences commerciales des différentes cultures. En ciblant spécifiquement les acteurs du secteur privé, le Programme semencier d’Afrique de l’ouest va contribuer à renforcer ce secteur et à l’aider à participer à la production et à la fourniture de semences de qualité aux producteurs. Le secrétaire exécutif du Comité national de la recherche agricole, le Dr Aly Kouriba, a demandé aux participants d’acquérir une bonne maitrise des différents modules et remercié les organisateurs pour cette initiative.

L’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), le comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), l’USAID, le CNRA et le CORAF sont des partenaires stratégiques de l’atelier national de renforcement des capacités des acteurs semenciers des secteurs public et privé sur la règlementation semencière harmonisée de la CEDEAO.

S. Y. WAGUE

Source : Essor

Crédits: AK-Project