La onzième session de la Conférence des Parties (CdP11) à la Convention des Nations Unies contre la désertification (CLD) a pris fin samedi matin à Windhoek , en Namibie avec plusieurs percées majeures, rapporte le secrétariat de la Convention [traduction MediaTerre] :
L’Interface de la science et des politiques (ISP), un mécanisme longtemps réclamé par les scientifiques pour leur permettre de communiquer les résultats scientifiques aux décideurs politiques, a été établi.
Les fonctions de l’ISP sont comparables au Groupe d’experts intergouvernemental sur le changement climatique ou la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, mais seront structurées différemment .
Les Parties ont confirmé la valeur et l’avenir des Conférences scientifique de la Convention, après avoir tenu les deux premières conférences comme des "sessions extraordinaires".
Pour accélérer le démarrage de la troisième Conférence , qui se tiendra au début de 2015, la République de Corée a contribué 100 000 dollars, dans le cadre du plan de mise en œuvre 2013 de l’Initiative de Changwon.
Les Parties ont convenu de mettre en place un Groupe de travail intergouvernemental sur la suite donnée aux textes issus de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio 20), avec trois tâches principales : d’identifier une définition fondée sur la science de la neutralité la dégradation des terres dans le les zones arides ; d’élaborer des options que les Parties peuvent envisager pour chercher à atteindre la neutralité dégradation des sols, et de conseiller la Convention sur les implications de ces dernières pour la Stratégie et les programmes actuels et futurs .
"Par tous les comptes la CdP11 est un succès retentissant et s’est déroulée selon sa devise : Un CLD forte pour un monde neutre en dégradation des sols", a déclaré Luc Gnacadja, secrétaire exécutif sortant de la Convention.
La CdP "a pris des mesures concrètes pour faire de la CLD l’autorité mondiale sur la science relative à la désertification , la dégradation des terres et la sécheresse ... nous nous sommes éloignés d’une focalisation sur les processus vers une réelle substance", a déclaré Gnacadja.
Le Président de la CdP11 Uahekua Herunga, ministre de l’Environnement et du Tourisme de la Namibie, a déclaré : "La CdP11 a en effet renforcé la CLD en tant qu’agent de développement durable" et il applaudi les Parties pour leur progrès vers la mise en place de l’Interface de la science et des politiques.
Après les réformes institutionnelles menées lors de la CdP10 qui consolide la gestion du Mécanisme mondial et du secrétariat de la Convention, la CdP11 a décidé de co-localiser les deux à Bonn (Allemagne), avec un bureau de liaison à Rome (Italie).
Le Président de la CdP11 Herunga a publié la "Déclaration de Namibie sur une forte Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification pour un monde neutre en dégradation des terres", qui invite les parties prenantes à s’engager à améliorer la gestion durable des terres et à améliorer les moyens de subsistance à tous les niveaux.
Il a confirmé "l’engagement du gouvernement namibien, par le biais de sa présidence et de la Déclaration pendant et au-delà de cette période de deux ans, de continuer à renforcer la mise en œuvre et les impacts sur le sol de la présente Convention."
La Déclaration énonce les mesures suivantes : renforcer le leadership de la Convention pour l’avenir que nous voulons ; adresser l’atténuation de la sécheresse comme une question prioritaire ; avancer l’interface science-politique ; mettre l’accent sur les communautés locales ; s’engager avec le secteur privé ; et à autonomiser les femmes.
"D’importantes décisions ont été prises à la CdP11 qui auront des effets positifs à l’avenir", a déclaré Gnacadja, citant également : l’alignement des programmes d’action nationaux avec la Stratégie décennale ; les ajustements qui seront apportés sur la façon dont les Parties font état de leurs progrès dans le système d’évaluation de la performance et de la mise en œuvre de la CLD ; et la communication et la sensibilisation.
"Nous avons capturé l’esprit et la tradition de la participation de la Namibie", a-t-il dit, notant que "les Namibiens ont pu interagir avec les délégués dans une bien meilleure façon que cela s’est produit dans les conférences passées, à travers des événements tels que la Journée sur le genre, le Forum des entreprises GDT, la Table ronde des parlementaires, le Festival du Film, les événements parallèles et l’exposition, les excursions et la couverture médiatique."
La CdP11 a approuvé un budget de base de deux ans de 16,1 millions d’euros, un budget de croissance nominale nulle. Le Fonds pour l’environnement mondial a été invité à accroître son soutien à la zone focale de la terre et à prendre une action coordonnée à tous les niveaux pour surveiller la dégradation des sols et la restauration des terres dégradées dans les zones arides.
La Réunion ministérielle de haut niveau de deux jours qui s’est tenue au cours de la CdP a exprimé un intérêt dans la poursuite d’un monde neutre en dégradation des sols, l’importance des meilleures pratiques et les aspects économiques de la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse et la gestion durable des terres, parmi d’autres enjeux.
Au cours de la session, le Secrétaire général Ban Ki-moon a également annoncé la nomination de Mme Monique Barbut de la France en tant que nouveau Secrétaire exécutif de la Convention. Le mandat de six ans de M. Gnacadja se termine en septembre 2013.
Plus de 3000 délégués, dont 45 participants ministériels, ont assisté à la Conférence des Parties de deux semaines.
La prochaine Conférence des Parties se tiendra en Turquie en 2015.
Source : Secrétariat de la CLD via MediaTerre
Pour en savoir plus : la page dédiée sur le site de l’UNCCD
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