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Climat : l'année 2013 a été la 6e plus chaude depuis 1850

L’année 2013 se place au sixième rang des années les plus chaudes observées depuis le milieu du XIXe siècle, ex aequo avec 2007. Le bilan climatique préliminaire de l’année écoulée, rendu public mercredi 5 février par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), précise en outre que la température moyenne à la surface de la Terre a été de 0,5°C supérieure à la normale météorologique calculée sur la période 1961-1990.

Chaque année, l’OMM compile les données de trois laboratoires différents – le Goddard Institute for Space Studies (GISS), le National Climatic Data Center (NCDC) et le MetOffice britannique – afin d’établir le classement qui fait autorité.

Au total, selon celui-ci, treize des quatorze années les plus chaudes mesurées depuis la révolution industrielle appartiennent au XXIe siècle. La seule année du XXe siècle à se hisser à ce palmarès est 1998, marquée par un puissant El Niño, phénomène naturel et cyclique qui fait fortement grimper la température du Pacifique tropical tous les trois à sept ans, et donc la moyenne de la Terre.

« RÉALITÉ INDÉNIABLE »

« La température moyenne de l’année 2013 confirme la tendance au réchauffement sur le long terme, a déclaré Michel Jarraud, secrétaire général de l’OMM. C’est là une réalité indéniable, même si le rythme du réchauffement n’est pas uniforme. » De fait, l’année écoulée ne se situe guère que 0,03 C au-dessus de la moyenne de la dernière décennie (2001-2010).

Cependant, ces fluctuations de court terme sont fortement liées aux oscillations périodiques entre le phénomène El Niño et son antagoniste « froid », dit La Niña. Or 2013 a été une année « neutre », où ni l’un ni l’autre ne vient perturber le climat mondial. Au palmarès de ces années neutres, 2013 remonte à la quatrième place des années les plus chaudes. Malgré l’absence d’El Niño, les événements extrêmes se sont multipliés, comme aux Philippines, ravagées en novembre 2013 par le typhon Haiyan.

Aux fluctuations, notées d’une année sur l’autre ou d’une décennie sur l’autre, s’ajoutent d’étonnantes sautes d’humeurs saisonnières. Dans son analyse annuelle, le GISS note ainsi que, si l’hémisphère Nord connaît des étés de plus en plus chauds, les hivers tendent à y être en moyenne légèrement plus rigoureux depuis une dizaine d’années, après s’être réchauffés pendant les trois précédentes décennies. Le laboratoire américain estime toutefois « improbable » que ce retournement de tendance se poursuive.

Dans l’hémisphère Sud, rien de cela : hivers comme étés sont toujours régulièrement plus chauds.

LE RETOUR D’EL NIÑO

Parmi les situations les plus extrêmes notées au cours de 2013, l’OMM relève « une chaleur exceptionnelle observée dans la Grande Baie australienne et les régions océaniques adjacentes, dans une partie du nord-est et du centre-sud de l’océan Pacifique et dans une grande partie de l’océan Arctique ». En Australie, 2013 a été l’année la plus chaude jamais mesurée.

Cette tendance ne s’arrêtera pas. « Vu les concentrations record de gaz à effet de serre qui sont mesurées dans l’atmosphère, la hausse des températures moyennes va se poursuivre sur plusieurs générations », explique M. Jarraud.

Dans l’immédiat, toutes les spéculations sont permises pour 2014. Le retour possible du fameux El Niñoest au centre d’une intense activité scientifique. Pas seulement pour savoir si l’année en cours battra un nouveau record de température : les prévisions des climatologues en la matière sont aussi auscultées par les spéculateurs.

Car le retour d’El Niño, « l’enfant terrible du Pacifique », est source d’un grand nombre de perturbations météorologiques et océaniques qui affectent les productions primaires tout autour du globe : prises de pêche en berne dans le Pacifique sud, productions agricoles tropicales affectées (café, cacao, caoutchouc, etc.) ou encore inondations catastrophiques à attendre en Océanie.

Selon l’OMM, la persistance de conditions neutres ou l’apparition, « devenue plus probable », d’un El Niño de faible intensité vers la mi-2014 sont des scénarios « aussi plausibles l’un que l’autre ».

Source : Le Monde

Crédits: AK-Project