De Maputo en 2003 à Malabo en 2014, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont axé leur priorité sur l’agriculture, moteur de croissance du continent. Un levier indispensable pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations africaines. Cette vision des dirigeants africains qui se sont engagés à consacrer au moins 10% de leur budget aux investissements dans le secteur agricole, booste dorénavant un domaine qui embrasse près de 80% de la population africaine.
Des politiques et programmes sont mises en œuvre pour un véritable développement de l’agriculture sur le continent. De la déclaration de Maputo, était issu le Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA) décliné en Plan National d’Investissement Agricole (PNIA) dans différents pays et en plan Régional d’Investissement Agricole (PRIA)au niveau sous régional bien évidemment.
Le bilan de cette première décennie, réalisé par les acteurs à la fin de l’année 2015, met en relief de nombreux acquis tant au point de vue de l’efficacité interne, notamment l’amélioration de la gouvernance du secteur. En termes d’efficacité externe, il est mis en exergue l’augmentation de la production de certaines spéculations, avec, parfois une amélioration de la productivité. Cependant, de nombreuses faiblesses persistent encore en matière institutionnelle, par exemple. Les principaux acteurs du développement agricole de la Communauté Economique Ouest Africaine (CEDEAO) en synergie avec les partenaires en développement et les bailleurs de fond se sont engagés à éradiquer la faim, à réduire la pauvreté et à améliorer la résilience face aux risques en général et aux risques climatiques en particulier.
C’est ce qui justifie la tenue du 24 au 26 octobre dernier à Abuja, au Nigéria, la deuxième réunion du Groupe Technique de Suivi régional sur le processus de révision des Plans Nationaux d’Investissement Agricole (PNIAs) et du Plan Régional d’Investissement Agricole (PRIA). Cette seconde génération de programme ont la particularité d’intégrer les thématiques dites émergentes à savoir : la sécurité alimentaire et la nutrition ; genre ; l’adaptation aux changements climatiques ; la gestion des risques et la résilience entre autres.
Menée sous la houlette du Commissaire en charge de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en Eau de la Commission de la CEDEAO, la rencontre d’Abuja intervient donc dans la dynamique d’opérationnalisation de la déclaration de Malabo sur la transformation de l’Agriculture africaine et des orientations de la Conférence internationale et du Comité Ministériel de Dakar en Novembre 2015. L’objectif principal était de disposer des projets de document ; essentiellement deux documents De façon spécifique, la rencontre d’Abuja à permis aux participants d’examiner et valider le compte rendu de la réunion du GTS tenue du 22 au 24 septembre 2016 à Lomé ; de réviser la version 2 du Cadre d’orientation stratégique à l’horizon 2025. Il s’est agit aussi d’examiner et d’amender la première version du document de PRISAN pour la période 2016-2020. La réunion a été également une occasion d’auditionner les départements de Commerce, des Douanes et de la Libre circulation ainsi que de l’Industrie et du Secteur Privé sur les dimensions agricoles des chantiers qu’ils animent dans la perspective d’une plus forte intégration des enjeux de coordination et de cohérence intersectorielle.
Il est à préciser que la première réunion du GTS, a eu lieu à Accra au Ghana en mai 2016 ; elle s’était attelée à l’élaboration du projet de guide méthodologique de formulation du PRIA et des PNIA de seconde génération. Ce produit du GTS avait par la suite été validé par le comité de pilotage en atelier régional à Abidjan en fin mai-début juin 2016. Les membres de ce Groupe se sont retrouvés à Lomé du 20 au 23 septembre 2016 pour la deuxième réunion. Celle-ci s’est concentrée sur la première étape d’examen du projet de cadre d’orientation stratégique 2025 qui a fait l’objet d’amendements de la part de toutes les parties prenantes concernées. Le projet de PRIASAN 2016-2020 a été également analysé en profondeur, amandé et validé.
Le premier document est de nature stratégique, tandis que le second est d’ordre opérationnel. Il convient de souligner que ces documents sont axés sur les engagements de Malabo, en fonction des spécificités de la région, en ce qui concerne notamment les défis économiques, alimentaires, nutritionnels et climatiques auxquels les populations ouest-africaines restent confrontées. Notons que le Groupe Technique de Suivi (GTS) a principalement pour responsabilité de préparer les projets de documents à soumettre à la validation du Comité Consultatif pour l’Agriculture et de l’Alimentation (CCAA), organe du dispositif institutionnel de mise en œuvre de l’ECOWAP. Cette instance est le Comité de pilotage formel du processus de formulation, associant les différentes parties prenantes du dialogue autour de la Politique Agricole de la CEDEAO.
Les pays et la région font globalement face au défi de la transformation du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique pour le renforcement de ses fonctions économiques de création d’emplois, d’augmentation de la productivité des productions stratégiques et d’accroissement des revenus monétaires des actifs des différentes filières et chaînes de valeur. La réponse à ces défis procède donc de la poursuite et de l’intensification des efforts entrepris depuis l’adoption de l’ECOWAP/PDDAA, en 2005
Les assises d’Abuja ont regroupé, hormis les représentants de la CEDEAO et de l’UEMOA, les délégués de l’Union Africaine ainsi que du NEPAD , les représentants des quatre groupes d’acteurs non étatiques à savoir : OP, Secteur Privé, Réseau Genre, Société Civile (POSCAO) de même que les représentants des institutions techniques régionales : CILSS, CORAF/WECARD, FAO, IFPRI, ReSAAKS, AfricaRice, CSAO-OCDE, Hub Rural. Etaient également présents à cette réunion, le représentant du chef de file de l’ECOWAP Donor’s Group , les structures invitées : ARAA, CT/AGIR, African Youth Initiative on Climate Change (AFRI.YOCC).
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