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Burkina Faso: Union departementale des éleveurs de Mangodara - Le plan de santé animale réactualisée

Le plan de gestion de la santé animale de l’Union départementale des éleveurs de Mangodara (UDEM) a été réactualisé au cours d’un atelier tenu du 25 au 27 juillet 2013.

Elaboré avec le soutien de la Société néerlandaise de développement (SNV), ce plan qui vise à terme une amélioration de la qualité de la vie des Hommes, devra permettre aux éleveurs réunis au sein de l’UDEM de voler de leurs propres ailes d’ici la fin de l’année 2013.

Les éleveurs du département de Mangodara réunis au sein de l’Union départementale des éleveurs de Mangodara (UDEM) ont réactualisé leur plan de santé animale au cours d’un atelier qu’ils ont tenu du 25 au 27 juillet 2013 dans la salle de conférences de la mairie.

C’est un plan qu’ils ont élaboré en 2009 avec l’accompagnement de la Société néerlandaise de développement (SNV) dont l’objectif est d’assurer le développement économique de l’élevage par la santé et assurer en aval la qualité de la santé humaine.

De l’avis de Marius Damiba, conseiller en développement économique rural en charge des questions d’élevage et de pastoralisme de la SNV/Bobo-Dioulasso, ce plan a présenté des écueils qui peuvent nuire à sa gestion quelque temps après sa mise en œuvre. Ce qui a commandé son interruption pendant une période d’une année.

Et le présent atelier, qui se veut un atelier de relance, avait donc pour objet d’analyser l’ensemble de tous les écueils en vue de renforcer les acquis et de redémarrer cette fois dans l’espoir que le plan fonctionne de façon continue.

Durant ces soixante-douze heures, les éleveurs membres de l’UDEM ont, sous la conduite du docteur vétérinaire Charles Dieudonné Mandé, revisité l’ensemble des pathologies présentes dans la zone et construit un programme de prophylaxie qui s’étend sur toute l’année et qui utilise des produits certifiés.

« Nous avons espoir qu’en mettant ce plan en marche, nous améliorerons considérablement la qualité de vie des Hommes. C’est ce programme que nous avons baptisé santé animale, mais il convient de dire qu’il tient compte également des zoonoses c’est-à-dire des maladies qui quittent l’animal et qui se transmettent à l’homme », a expliqué Marius Damiba.

Selon lui, un éleveur qui soigne ses animaux avec un faux produit, met en même temps les populations en danger. Le plan de gestion de la santé animale dans la commune de Mangodara réactualisé vise donc à fournir aux éleveurs un stock de médicaments de qualité, qui sera, du reste, placé sous leur gestion. Ces médicaments leur seront fournis par des laboratoires et des vétérinaires assermentés.

De l’avis de monsieur Damiba, ces éleveurs ont prouvé au cours des trois années passées qu’ils savent gérer des stocks. Ce qui mettra fin à l’utilisation des médicaments de la rue.

Pour la SNV, les éleveurs de Mangodara, membres de l’UDEM, doivent pouvoir continuer la mise en œuvre du plan de santé animal même après la fin du partenariat car à terme, avant même la fin de l’année en cours, précise M. Damiba, ils pourront jouir d’une indépendance financière qui leur permettra de poursuivre sur la thématique de la santé animale.

En clair, cette indépendance financière leur permettra de développer d’autres activités de soutien à la production animale dans la commune. C’est pourquoi, il est prévu, lors du bilan du processus, de produire des documents qui seront ventilés en vue de contribuer à inspirer les éleveurs d’autres localités.

Les acteurs concernés par ce programme sont les éleveurs eux-mêmes auxquels sont associés le secteur privé de la santé animale, de même que les autorités communales. Dans ce tandem, la SNV en partenariat avec les services du ministère des Ressources animales, travaille à l’accompagnement technique du processus.

Comme un temps de diagnostic des contraintes de l’élevage dans la commune, nous avons bâti un plan triennal d’accompagnement de l’élevage dans la commune.

Et parmi les problèmes clefs qui avaient été relevés, il y avait non seulement une question liée à la gestion des conflits entre éleveurs et agriculteurs mais surtout des problèmes de santé animale. Ce problème était dû non seulement à l’origine douteuse des médicaments qui sont utilisés mais surtout au non-respect du calendrier vaccinal des animaux.

Ce qui a amené les éleveurs à utiliser des produits dont le principe actif n’était pas certain de procurer la santé recherchée. Le second élément est qu’au-delà des questions de qualité, il y avait le non-respect des calendriers. Si bien qu’en fonction des périodes, apparaissent un certain nombre de maladies.

Quand on fait le vaccin au-delà de la période où il est actif, vous arrivez à la période cruciale où on a besoin de l’immunité et il n’existe plus dans l’organisme de l’animal. Pourtant, l’éleveur aura investi beaucoup d’argent pour la vaccination.

C’est au moment où la SNV tentait de couvrir la zone Ouest avec un programme d’appui au développement de l’élevage pastoral, qu’elle a reçu une demande de l’UDEM. Voilà comment est parti ce partenariat d’autant plus que la zone a une potentialité énorme en ce sens que les conditions naturelles sont réunies.

De plus, Mangodara est une zone de transit pour les transhumants où, en situation de coup dur, tout l’élevage du Burkina trouve les dernières énergies pour sa survie dans la zone Sud du pays avant de repartir vers le Nord lorsque les moments redeviennent favorables. Appuyer donc le développement de l’élevage à Mangodara, c’est se mettre au carrefour du mouvement du bétail au Burkina Faso.

Nous sommes à la troisième année de l’expérimentation du processus. Au cours de la première année, nous avons mis en place le dispositif en mettant les produits à la disposition des producteurs qu’ils ont du reste soldé la totalité des frais.

Par Mamoudou Traore, 6 Août 2013

Source : Le Pays

Crédits: AK-Project