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Burkina Faso: Avec l'aide des É.-U., des petits cultivateurs burkinabè deviennent des exportateurs régionaux

Washington — Les investissements de la Millenium Challenge Corporation (MCC), notamment dans l’irrigation, la construction de routes, la formation des cultivateurs et l’enregistrement foncier, aident à transformer certaines parties du Burkina Faso en centres de production agricole et de commerce tout en contribuant à combattre la pauvreté.

L’accord de la MCC à hauteur de 480,9 millions de dollars sur cinq ans encourage la croissance économique sous plusieurs angles :

- Le projet de développement de l’agriculture permet l’irrigation de beaucoup de champs pour la première fois et enseigne aux cultivateurs à produire plus et à améliorer l’élevage du bétail.

- Le projet de gouvernance des terres rurales permet aux détenteurs de parcelles de terrain de se procurer un titre de propriété, ce qui leur donne la sécurité dont ils ont besoin pour investir davantage dans leurs terres.

- Le projet routier aide à relier les marchés à travers le pays et la région.

Beaucoup de cultivateurs burkinabè retirent déjà des avantages de cet accord, qui arrivera à échéance le 31 juillet.

Des récoltes abondantes

Bouraima Bouro cultive quelques hectares depuis plus de 30 ans dans la commune de Dî, dans le nord du pays. Il plantait du maïs tous les ans, mais c’étaient les pluies - et la chance - qui déterminaient ce que sa famille aurait à manger.

En 2012, grâce au projet de développement de l’agriculture, il a pu irriguer son champ. Il fait maintenant une seconde récolte de maïs et cultive aussi des oignons et des tomates.

Il y a un an seulement, il ne produisait pas assez pour nourrir sa famille. Maintenant, tout le monde mange à sa faim, et il vend les excédents.

Ce projet a permis d’irriguer plus de 1 700 hectares, de former les cultivateurs à l’application de meilleures techniques de production et de gestion des sols et de l’eau, et de mettre sur pied des associations d’utilisateurs de l’eau de façon à promouvoir la gestion durable des ressources naturelles.

Un jour de marché à Dî, en mars, Bouraima Bouro a vendu des légumes à des clients venus de la région, en particulier des Ghanéens. Avec l’argent qu’il a gagné, il a payé les frais de scolarité pour ses enfants et les frais médicaux pour sa famille. Qui plus est, il a acheté des engrais et ne va pas tarder à s’acheter une vache et des outils pour ses champs. Il est le premier à dire qu’il vit mieux aujourd’hui.

Une sécurité pour les investissements

Césaire Tiama cultive du riz tout près de la commune de Niassan depuis des dizaines d’années. Maintenant qu’il a recours à des techniques et semences améliorées, il a vu sa dernière récolte doubler par rapport aux années précédentes.

Mais le changement le plus important pour lui a été d’obtenir le document qui lui donne juridiquement le droit de travailler la parcelle de terre qu’il cultive depuis 1986.

Quand on sait qu’on peut perdre sa terre du jour au lendemain, explique-t-il, la motivation et la volonté d’investir dans sa production sont moins fortes. Pourquoi engager des fonds quand la sécurité fait défaut ?

La MCC a travaillé avec le gouvernement du Burkina Faso pour faire voter une loi de réforme agraire et foncière en 2009. Le gouvernement a établi des commissions rurales chargées de régler les différends et de traiter les demandes de certification foncière, et la loi encadre les achats d’espaces de grande superficie pour protéger les villageois.

Pour des exploitants comme Césaire Tiama, la reconnaissance juridique des droits fonciers est un facteur qui les incite à se lancer dans des cultures plus coûteuses, mais plus rentables aussi, comme les tomates, les oignons et les poivrons, qu’ils peuvent vendre à des négociants du Togo, du Ghana et de la Côte d’Ivoire.

De même, la formation financée par l’accord de la MCC aide les agriculteurs à cultiver davantage de produits de base. Auparavant, Césaire Tiama produisait entre 2 900 et 3 900 kg de riz par hectare. Avec de meilleures semences et de nouvelles techniques, il en produit maintenant près de 6 700 kg par hectare.

Il gagne maintenant assez d’argent pour s’acheter de meilleurs outils et de meilleures semences, et même une nouvelle moto. Bientôt, il aura mis suffisamment d’argent de côté pour commencer à construire la nouvelle maison, plus grande, qu’il a promise à sa famille.

De meilleurs produits et davantage de clients

Une fois ou deux par semaine, Fatimata Dossama loue un camion pour se rendre à Dî, faire le plein de tomates et d’oignons, et retourner à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, où elle a son étal au marché. C’est l’affaire de toute une journée.

Il y a des champs qui sont moins loin que ceux de Dî, mais les tomates cultivées dans le nord sont plus grosses et plus rutilantes, ce qui attire le regard des clients potentiels dont un grand nombre peuvent se déplacer grâce à l’amélioration des routes facilitée par le projet routier de la MCC.

Ce projet porte sur le pavage de 270 km de routes primaires dans l’ouest du Burkina Faso et l’amélioration de 140 km de voies rurales dans le sud-ouest. En outre, la MCC verse des fonds de contrepartie sur la base des montants consacrés par le gouvernement burkinabè à l’entretien du réseau routier. Ces investissements contribuent à réduire la durée des déplacements et les coûts d’entretien des véhicules, ce qui stimule le commerce sur les marchés de toute la région.

Les clients de Fatimata Dossama viennent notamment de Côte d’Ivoire et du Mali parce que les tomates de Dî valent le déplacement. Elle espère que de futures améliorations élargiront encore sa clientèle. Elle et son mari, un marchand de fruits, subviennent aux besoins de leur quatre enfants et de la mère de Fatimata.

Le couple compte investir une partie de ses recettes supplémentaires dans de nouvelles entreprises, et peut-être se lancer dans la transformation des fruits et légumes, pour fabriquer de la purée de tomate, par exemple. Fatima et son mari envisagent l’avenir avec confiance.

Source : United States Department of State

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Crédits: AK-Project