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Agriculture : Africa Rice teste 300 variétés de riz résistantes au sel, à la chaleur et au froid

Les responsables de la station régionale d’Africa Rice (Centre international du riz pour l’Afrique) du Sahel ont organisé, récemment, une visite aux champs d’expérimentation situés à Ndiaye. La visite était organisée en collaboration avec la Saed, l’Isra, les riziculteurs du delta et de la vallée du fleuve Sénégal ainsi que d’autres chercheurs, techniciens et producteurs de semences de riz de Kolda, Ziguinchor, Bambey, Fatick, Kédougou, etc.

En présence de quelques partenaires maliens et mauritaniens, les participants à cette rencontre ont suivi des exposés des chercheurs spécialistes et experts d’Africa Rice sur les activités de recherche en cours dans les laboratoires et fermes expérimentales de la station.
L’objectif de cette rencontre, selon Dr. Baboucar Manneh, chercheur spécialiste en sélection variétale, est de permettre aux différents partenaires d’Africa Rice de faire découvrir les recherches sur les technologies et en particulier les nouvelles variétés de riz en cours de création à la station régionale du Sahel.

Le représentant régional et directeur de cette station, Dr. Vincent Bado, a précisé que cette rencontre annuelle est une opportunité pour Africa Rice et ses partenaires d’évaluer ensemble, dans les laboratoires et les champs d’expérimentation, les progrès accomplis dans les travaux de recherche en cours. Durant cette visite, un accent particulier a été mis sur la recherche de technologies d’adaptation aux changements climatiques pour la riziculture. L’approche de recherche, le développement végétatif au champ, les rendements probables, les techniques culturales de gestion intégrée et les performances d’environ 300 variétés de riz tolérantes à la salinité, à la chaleur extrême, au froid intense et autres stress abiotiques liés aux changements climatiques ont été évalués et discutés avec les partenaires.

Dans le cadre de ces recherches agricoles, a-t-il poursuivi, le processus de sélection participative avec les producteurs est en cours et les meilleures variétés de riz sélectionnées par les producteurs seront bientôt proposées à la commission nationale sénégalaise d’homologation. Cette année, a-t-il souligné, au moins trois variétés tolérantes au sel pourraient être homologuées par cette commission. En 2014, a-t-il ajouté, d’autres variétés tolérantes à la chaleur extrême et au froid intense, pourraient être aussi homologuées. La station régionale du Sahel, a-t-il rappelé, a créé et diffusé au moins 24 variétés de riz pour les trois types de riziculture (irriguée, pluviale et bas-fonds) qui sont également cultivées dans les 8 pays de sa zone d’intervention.

En partenariat avec l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), la station a fait homologuer et diffuser, entre autres, 3 nouvelles variétés de riz Nerica, le Nouveau riz pour l’Afrique qui est issu du croisement du riz d’origine africaine (Oryza glaberina) et le riz asiatique (Oryza saliva). Ces variétés sont à l’origine du boom actuel de la riziculture pluviale dans la région de la Casamance et il y a une très forte demande en semences que les producteurs semenciers peinent à combler.

Le dernier succès de la station a été la création récente de 3 variétés de riz de qualité aromatique qui ont enregistré également un succès remarquable auprès des compteurs. Sur les 5 stations de recherche d’Africa Rice à travers l’Afrique, la station régionale du Sahel constitue, de par sa localisation au Sénégal, une opportunité incontestable pour le développement de la riziculture dans ce pays. Pour améliorer les pratiques actuelles de gestion des cultures, une approche intégrée a été, selon M. Bado, développée par Africa Rice, qui prend en compte les conditions socioéconomiques et biophysiques des producteurs.
La gestion des nutriments doit mettre l’accent sur le développement de recommandations pour des zones présentant des caractéristiques agro-écologiques, des pratiques culturales et des conditions socioéconomiques similaires.

Leadership dans la riziculture

Créée en 1971, l’Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (Adrao, devenue depuis 2003 Centre international du riz pour l’Afrique ou Africa Rice) ne couvrait que 11 pays de l’Afrique de l’Ouest. Vu son rôle de leadership dans la riziculture, 12 nouveaux pays ont adhéré à l’institution. Africa Rice est membre du Groupe consultatif pour les recherches agricoles internationales (Cgiar) regroupant les 15 centres internationaux de recherche agricole du monde. Sa mission principale est de contribuer à l’allègement de la pauvreté et à la sécurité alimentaire en Afrique, à travers des activités de recherche, de développement et de partenariat visant à améliorer la productivité et la rentabilité du secteur rizicole, tout en veillant à la durabilité du milieu de production.
Sur un total de 5 centres de recherche en Afrique, la région sahélienne de l’Afrique de l’Ouest abrite la station régionale d’Africa Rice qui couvre 8 pays. Il s’agit du Burkina Faso, de la Gambie, de la Guinée Conakry, du Mali, du Niger, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie et du Sénégal. Basée à Saint-Louis, cette station est équipée de laboratoires de recherche et de deux fermes expérimentales situées à Ndiayes (dans le delta) et à Fanaye (dans la moyenne vallée). Sa mission principale est d’assurer, à en croire le Dr. Vincent Bado, une coordination afin de résoudre ou de trouver des alternatives aux problèmes liés à la riziculture, comme la sécheresse, l’acidité, la salinité, la toxicité ferreuse, les températures extrêmes et les parasites, par la sélection conventionnelle et la biotechnologie pour maximiser les rendements.

Africa Rice cherche aussi à améliorer le bien-être des producteurs et des consommateurs de riz en Afrique, la productivité des systèmes à base de riz par l’intensification et la diversification, tout en minimisant les effets négatifs sur l’environnement. Elle veut également donner aux paysans du matériel génétique supérieur et adapté aux conditions de cultures et aux stress locaux et répondant aux préférences des consommateurs, améliorer les moyens d’existence des populations rurales et urbaines par le renforcement des partenariats, les mécanismes d’apprentissage efficace et un meilleur fonctionnement des systèmes d’innovation. Le centre du riz pour l’Afrique œuvre constamment pour améliorer l’efficacité des processus de développement et de dissémination des technologies.

Mbagnick Kharachi DIAGNE

Source : Lesoleil.sn

Crédits: AK-Project