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Afrique de l’Ouest : une initiative conjointe MM / OIM pour soutenir la gestion durable des terres dans les zones arides touchées par la migration

Le Mécanisme mondial (MM) de la Convention sur la lutte contre la désertification (CNULCD) annonce la mise su pied d’une initiative de trois ans, coordonné en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et financé par le gouvernement de l’Italie, afin de soutenir la gestion durable des terres dans les zones arides touchées par la migration.

Tel que rapporté sur le site web du secrétariat du MM [traduction MediaTerre] :

La migration environnementale est en voie de devenir l’un des plus grands défis des politiques de ce siècle. À l’heure actuelle , il y a environ 50 millions de réfugiés environnementaux dans le monde, dont beaucoup ont été forcés de quitter leurs maisons à cause de l’insécurité alimentaire et de l’eau ou de l’absence de possibilités d’emploi, souvent comme une conséquence directe de la dégradation des ressources naturelles.

L’Afrique de l’Ouest est l’une des régions les plus touchées par la migration. La désertification, la dégradation des terres et la sécheresse (DDTS) compromet le bien-être et la résilience des communautés locales, jouant un rôle majeur en tant que cause et conséquence des flux migratoires à l’intérieur et en dehors de l’Afrique de l’Ouest avec le plus grand stock d’immigrants internationaux absolu sur l’ensemble du continent. Non seulement cela conduit à l’éclatement des communautés à travers la réinstallation forcée, cela alimente l’urbanisation anarchique et excessive, ce qui en soi est la cause de la surpopulation et de nouvelles migrations, y compris à l’échelle internationale.

Des mesures politiques ont été prises aux niveaux sous-régional et national afin d’atténuer les effets négatifs de la DDTS et de la migration sur le développement socio-économique et l’utilisation durable des ressources naturelles en Afrique de l’Ouest. Toutefois, ces mesures ont souvent tendance à ne pas prendre dûment en considération les liens existants entre la migration et la dégradation des terres et les incidences sur la sécurité alimentaire et la stabilité sociale.

Un nouveau projet de trois ans, mis en oeuvre par le MM en partenariat avec l’OIM, promet de redoubler d’efforts pour lutter contre le double défi de la dégradation des terres et la migration environnementale en Afrique de l’Ouest.

Financé par le gouvernement de l’Italie, cette première collaboration entre le Mécanisme mondial et l’OIM vise à déclencher une augmentation des investissements dans les zones sujettes à la migration frappées par la sécheresse et à promouvoir le développement durable et la sécurité alimentaire aux niveaux local, national et sous-régional.

Le projet contribuera à améliorer la gestion des terres et de l’eau dans les zones sujettes migration de l’Afrique de l’Ouest, grâce à l’utilisation de mécanismes de financement novateurs, y compris le paiement pour les services écosystémiques et les envois de fonds.

Ces mécanismes seront acheminés vers l’investissement dans des initiatives existantes relatives à la restauration des paysages, l’adaptation au changement climatique et la gestion durable des terres (GDT). À cet égard, un dispositif novateur sera établi avec des projets pilotes proposés par les réseaux de la diaspora pour mise en oeuvre dans les zones cibles des pays d’origine, notamment au Burkina Faso, au Niger et au Sénégal.

Plutôt que de présenter simplement la migration comme une menace pour le développement dans la région, le projet mettra l’accent sur les potentiels positifs. En effet, la migration peut apporter des avantages macroéconomiques substantiels pour les pays de destination en comblant les lacunes dans la main-d’oeuvre, en enrichissant le capital humain et en créant des emplois et des opportunités de gains dans les entreprises d’immigrés. Ces facteurs peuvent accroître la flexibilité et la productivité économique, contribuant ainsi à la croissance.

Les envois de fonds présentent un potentiel particulièrement intéressant encore actuellement inexploité pour injecter de nouvelles ressources financières dans les projets et programmes de GDT dans la région. Une partie essentielle du projet sera donc axé sur l’augmentation des capacités de sensibilisation et de renforcement des associations de la diaspora sur les questions liées à la GDT et de ses avantages pour le développement des pays d’Afrique de l’Ouest en vue de la mobilisation d’investissements à long terme.

Le projet viendra compléter les travaux en cours du MM, de l’OIM et d’autres partenaires sur la GDT et la migration, y compris dans le contexte de FLEUVE, une initiative qui favorise les communautés africaines locales comme acteurs clés dans les processus de prise de décision sur la gestion durable des ressources naturelles. Il s’appuiera sur des plates-formes et des réseaux de gestion des connaissances existantes et s’engagera avec un large éventail de parties prenantes à tous les niveaux, y compris les institutions gouvernementales et non-gouvernementales nationales, des entités sous-régionales ainsi que les initiatives régionales et mondiales.

Source : Mécanisme Mondial de la CNULCD, via MediaTerre

Crédits: AK-Project