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Afrique: Rapport 2013 sur les politiques alimentaires mondiales de l'IFPRI

Rapport 2013 sur les politiques alimentaires mondiales de l’IFPRI : l’éradication de la faim et de la sous-nutrition d’ici à 2025 doit être une priorité du programme de développement pour l’après-2015

Le Rapport 2013 sur les politiques alimentaires mondiales de l’IFPRI analyse les développements majeurs et les tendances des politiques alimentaires de l’année 2013. Il examine également les problématiques soulevées dans les documents, dresse un tableau des principaux défis et opportunités, décrit l’engagement politique croissant en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et fixe un plan d’action pour 2014 et au-delà. Le rapport appelle en particulier à éliminer la faim et la sous-nutrition d’ici à 2025.

Quel est le problème ?

La persistance de la faim et la sous-nutrition. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 842 millions d’individus, soit 1 personne sur 8 dans le monde, souffrent quotidiennement de la faim. Et plus de 2 milliards sont touchés par la « faim cachée », soit des déficits en micronutriments essentiels comme le fer, la vitamine A, le zinc…

Pourquoi faut-il réexaminer ce problème aujourd’hui ?

Nous approchons à grands pas de la date butoir de 2015, fixée pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Si la faim dans le monde a quelque peu régressé depuis le début des années 1990, l’objectif de réduction de moitié de la faim n’est pas en bonne voie. Il reste encore beaucoup à faire. La lutte pour l’élimination de la faim et de la sous-nutrition doit se poursuivre et rester une priorité au-delà de l’année 2015.

Pourquoi l’élimination de la faim et de la sous-nutrition d’ici à 2025 doit être une priorité du développement ?

Les débats sur le programme de développement post-2015 ont porté sur la réduction de l’extrême pauvreté d’ici à 2030. Or, pour éradiquer ce fléau, il est impératif de prendre simultanément des mesures visant à réduire la faim et la sous-nutrition. Ces dernières engendrent la pauvreté et la perpétuent, affectent négativement la santé et ont un coût social et économique. Ainsi, la sous-nutrition limite la réussite scolaire et la productivité, et par voie de corollaire la croissance économique. En revanche, l’élimination de la faim et de la sous-nutrition peut générer des gains économiques importants. Des études menées en Éthiopie, en Inde et au Nigéria montrent que chaque dollar américain investi dans la réduction du retard de croissance infantile – un indicateur de sous-nutrition – génère des retombées économiques de l’ordre de 12 à 34 dollars EU. Par conséquent, nous devons donc tout faire pour éradiquer la faim et la sous-nutrition d’ici à 2025.

De quels exemples pouvons-nous nous inspirer ?

Des pays comme le Brésil, la Chine, la Thaïlande et le Vietnam ont considérablement réduit la faim et la sous-nutrition, démontrant qu’il est possible de les éradiquer totalement d’ici à 2025. Ces pays ont adopté des stratégies axées sur l’agriculture, la protection sociale et/ou l’intervention nutritionnelle et en ont récolté les bénéfices. Depuis 1990, la Chine a réduit de près de moitié la prévalence de la sous-nutrition, qui est passée de 23 % à 11% environ. La Chine et le Vietnam prévoient d’éradiquer la faim d’ici à 2025, et le Brésil et la Thaïlande y sont déjà parvenus. D’autres pays en développement peuvent s’inspirer de ces expériences pour tracer leur propre voie vers la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

L’élimination de la faim et de la sous-nutrition nécessite une combinaison de stratégies axées sur l’agriculture, la nutrition et la protection sociale. En Afrique au sud du Sahara, l’agriculture jouera un rôle essentiel. En Asie, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la croissance des activités rurales agricoles et non agricoles peut contribuer à réduire la pauvreté. En Europe de l’Est et en Amérique latine, des programmes nutritionnels et de protection sociale bien ciblés peuvent aider à éliminer la faim et la sous-nutrition.

Comment accélérer le rythme de réduction de la faim et de la sous-nutrition ?

Il faut mettre l’accent sur le développement d’objectifs durables axés sur la personne en définissant des cibles et un calendrier précis en vue d’éliminer la faim et la sous-nutrition d’ici à 2025. Pour y parvenir, il sera indispensable de :

  • promouvoir des stratégies fondées sur les faits, adaptées au contexte et menées par les pays. Les priorités nationales en matière d’investissement doivent soutenir les stratégies, les politiques et les mécanismes nationaux de redevabilité destinés à éliminer la faim et la sous-nutrition.
  • s’appuyer sur les faits et s’inspirer des expériences précédentes comme celles du Brésil, de la Chine, de la Thaïlande et du Vietnam.
  • partager des idées. Le partage des connaissances permet de prendre en compte les enseignements tirés et de créer un « effet boule de neige » de changements positifs et d’innovations.
  • améliorer et étendre les partenariats. Créer des liens entre les gouvernements nationaux et la société civile, les donateurs et le secteur privé est une façon d’affecter des ressources à la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans un cadre holistique.

Il est grand temps de se tourner vers un nouvel objectif : l’élimination de la faim et de la sous-nutrition d’ici à 2025. Cet objectif est réalisable, et il jouera un rôle primordial dans la réduction de la pauvreté dans le monde.

Directeur général de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI)

Communique de presse

Crédits: AK-Project