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Afrique: Le monde rural, la hantise des Ape

Si les Etats africains pensent faire une bonne affaire pour la relance de leurs économies en s’ouvrant aux Accords de partenariat économiques (Ape), l’étude réalisée par Oxfam, en collaboration avec l’Afard sur le sujet, prouve que ces accords risquent d’aggraver la situation de pauvreté qui sévit chez les femmes du monde rural.

La mise en application des accords de partenariat économiques (Ape) entre l’Afrique et l’Union européenne (Ue) risque de poser de graves dangers pour les économies africaines, notamment dans le secteur agricole où vit la grande majorité des populations africaines.

En effet, les exportations agricoles européennes fortement subventionnées vont inonder les marchés africains et étouffer ainsi les petites exploitations familiales qui constituent la principale source de revenus pour des millions d’agriculteurs qui fournissent l’essentiel de l’alimentation en Afrique.

Ces informations ont été obtenues grâce à l’étude sur « l’impact des politiques de l’Organisation mondiale du commerce sur les femmes actives dans le secteur de l’agriculture en Afrique », réalisée par Oxfam en collaboration avec l’Association des femmes africaines pour la recherche et le développement (Afard).

L’étude souligne que « l’accentuation des politiques de libéralisation dans le domaine agricole risque aussi d’aggraver la pauvreté qui se situe déjà à des niveaux sans précédent, surtout dans les Pays les moins avancés (Pma) ».

Présentée, hier, lors d’un atelier de dissémination aux acteurs de la société civile et aux autorités compétentes, l’étude sur l’impact du commerce démontre également que l’Ape sera la base d’une pauvreté accrue au niveau du monde rural, en plus du fait que la majorité des marginalisés sont les femmes. Alors que ces dernières constituent la principale force de travail dans l’agriculture et fournissent l’essentiel de la production vivrière des pays africains.

Pour la secrétaire exécutive de l’Afard, Odile Ndoumbé Faye, l’Ape peut conduire à la destruction de l’agriculture familiale du fait des politiques de libéralisation et du désengagement de l’Etat, avec notamment la stagnation ou l’effondrement de la production vivrière.

Selon elle, cette orientation libérale du commerce agricole est en contradiction avec les objectifs définis par les politiques agricoles régionales, à savoir : Le développement de l’agriculture comme instrument de lutte contre la pauvreté, la sécurité alimentaire pour les populations, la fin de la dépendance extérieure, entre autres.

Odile Ndombé Faye estime que « l’éradication de la pauvreté en Afrique passe par l’amélioration des conditions de vie des femmes en général, des femmes du monde rural en particulier ».

D’après Mme Faye, « cela passe par le rejet des politiques de libéralisation du secteur agricole et la nécessité pour les gouvernements africains et les communautés économiques régionales d’élaborer des politiques agricoles capables de relever le défi de la sécurité alimentaire de leurs populations ».

Abondant dans le même sens, le directeur d’Oxfam, Bastiaan Kluft, dira que « de telles politiques doivent s’inscrire dans le cadre d’une stratégie visant à atteindre la souveraineté alimentaire, seule solution durable à la dépendance extérieure et aux problèmes récurrents de la faim et la malnutrition ».

Toutefois, ajoute M. Kluft « l’atteinte de ces objectifs passe par le soutien aux exploitations familiales et à la reconnaissance du rôle central de la femme dans l’alimentation des populations africaines ».

Pour lui, la prise en compte de la dimension genre dans la conception et la mise en œuvre de politique publique est un élément déterminant dans cette perspective.

Source : WalFadjri

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Crédits: AK-Project