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Afrique: La sécurité alimentaire sous le feu des projecteurs pour l'après 2015

Rome — L’éradication de la faim et de la malnutrition doit rester une priorité élevée après la fin des Objectifs du millénaire pour le développement en 2015, déclare l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) basée à Rome.

C’est le message sans équivoque adressé déjà par la FAO, alors que l’ONU se prépare à lancer cette année un ambitieux programme de développement pour l’après 2015.

Dans son rapport annuel phare qu’elle vient de publier, la FAO reconnaît que le monde a fait des progrès dans la lutte contre la faim et la malnutrition, mais souligne qu’il y a encore « un long chemin » à parcourir pour résoudre la crise existante.

José Graziano da Silva, le directeur général de la FAO, est catégorique à ce sujet : « Nous devons viser rien de moins que l’éradication de la faim, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition ».

La seule réponse efficace pour combattre l’insécurité alimentaire est un engagement politique au niveau national, renforcé aux niveaux régional et mondial par les gouvernements donateurs et les organisations internationales, estime-t-il en citant comme exemple le Comité sur la sécurité alimentaire mondiale et l’initiative « Défi Faim Zéro » lancé par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

Les chiffres interpellent : 3,5 trillions de dollars - soit 500 dollars par personne - en perte de productivité pour l’économie mondiale, selon le rapport de la FAO intitulé « La situation de l’alimentation et de l’agriculture ». A titre de comparaison, « cela représente presque la totalité du produit intérieur brut (PIB) annuel de l’Allemagne, soit la première économie européenne », précise le rapport.

Les carences en vitamines et en oligo-éléments ainsi que l’obésité et le surpoids sont en grande partie responsable de cette perte de productivité et du coût élevé des soins de santé.

« La faim peut être éradiquée d’ici à 2030 », ajoute Jomo Kwame Sundaram, le directeur général adjoint de la FAO en charge du développement économique et social, « mais ce ne sera pas le fruit du hasard, (parce qu’) une série de mesures importantes doivent être prises ».

Sundaram estime que des engagements politiques explicites pour éradiquer la faim doivent être soutenus par des ressources, qu’il s’agisse des engagements au niveau mondial dans le cadre du G8 ou du G20, ou ceux au niveau national ou régional comme ce fût le cas avec la Déclaration de Maputo où les pays africains se sont engagés à investir 10 pour cent de leurs PIB dans l’agriculture.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a estimé en 2011 (avec 2009 comme année de référence) que 50,2 milliards de dollars d’investissements publics étaient nécessaires chaque année pour que la faim dans le monde puisse être éradiquée d’ici à 2025, une somme qui devait s’ajouter aux investissements privés.

Source : FAO

Crédits: AK-Project