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Afrique: La lutte contre la faim reçoit un soutien supplémentaire des USA

Les États-Unis ont excédé l’engagement du président Obama, en 2009, de 3,5 milliards de dollars d’aide à la promotion du développement agricole dans les pays à faible revenu, selon les dirigeants du programme Feed the Future (Initiative alimentaire pour l’avenir).

Les 3,8 milliards de dollars engagés entre 2009 et 2012 ont favorisé « une solution durable à la faim », grâce à la croissance agricole, une amélioration de la nutrition et une atténuation des conflits, sans oublier des efforts de bonne gouvernance nécessaires pour réduire la pauvreté, a déclaré Tjada McKenna, une des responsables de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), l’agence à la tête du programme Feed the Future. Mme McKenna a témoigné le 28 novembre devant le sous-comité sénatorial sur le Développement international et l’assistance à l’étranger, les affaires économiques et la protection de l’environnement international.

Le président Obama a mis en place Feed the Future à la suite d’un engagement pris par les dirigeants mondiaux lors de la rencontre du groupe des Huit (G8) à L’Aquila, en Italie, en 2009, et qui stipulait d’investir davantage dans la sécurité alimentaire. Au cours des trois dernières années, Feed the Future a accompli des progrès dans ses efforts pour faire avancer la recherche agricole et promouvoir les petits agriculteurs - en particulier les femmes - et a encouragé le secteur privé à apporter un soutien financier pour réduire durablement la faim et la pauvreté, selon Mme McKenna.

L’engagement de 3,8 milliards de dollars « favorise la confiance des autres donateurs pour répondre à leurs engagements financiers et maintenir un soutien financier solide pour la sécurité alimentaire mondiale », a affirmé au sous-comité sénatorial Jonathan Shrier, le représentant spécial du département d’État pour la sécurité alimentaire dans le monde.

Selon lui, quatre des 13 pays qui ont pris des engagements pour la sécurité alimentaire, lors du sommet du G8 - Canada, Italie, Pays-Bas et Royaume-Uni - ont, depuis le mois de mai, entièrement versés les fonds promis. Les États-Unis espèrent davantage de progrès de la part des donateurs d’ici la fin 2012.

Selon Mme McKenna, Feed the Future aide ses 19 pays prioritaires à élaborer leurs propres plans pluriannuels de développement agricole, qui s’appuient sur un consensus transparent et inclusif.

Elle a souligné que Feed the Future est le premier programme reliant tous les efforts des gouvernements nationaux qui ciblent la faim dans le monde. La Société du compte du millénaire (Millennium Challenge Corporation - MCC) est l’un de ces organismes impliqués dans les efforts de sécurité alimentaire. Cet organisme a consacré la moitié de ses fonds d’investissement pour soutenir la sécurité alimentaire et guidé la conception du régime foncier, des droits de propriété, des infrastructures et des programmes d’intégration des deux sexes de Feed the Future.

Une autre agence du gouvernement américain qui collabore à cette Initiative est le département de l’Agriculture qui travaille en collaboration avec l’USAID sur la recherche dans la lutte contre la rouille du blé, un champignon toxique et menace majeure pour la production mondiale de blé, a expliqué Mme McKenna.

Selon elle, Feed the Future, par le biais de son programme Borlaug pour le leadership du 21e siècle (Borlaug 21st Century Leadership Program), est en voie de former plus de 2.000 chercheurs agricoles, leur permettant de tirer parti des avancées scientifiques et technologiques et de promouvoir l’innovation dans l’agriculture. Le programme fournit également un encadrement à 1.000 nouveaux chercheurs et des bourses de maîtrise ou de doctorat en agriculture à 75 étudiants en provenance de pays en voie de développement.

L’approche globale du gouvernement américain pour parvenir à la sécurité alimentaire a gagné le soutien de grands groupes non gouvernementaux travaillant dans le développement. Conor Walsh, le représentant de Catholic Relief Services (organisme catholique d’aide humanitaire) en Tanzanie et Paul O’Brien, le vice-président d’Oxfam Amérique, ont approuvé devant le sous-comité, au nom de leurs organisations, l’approche de Feed the Future.

Pour parvenir au succès, Feed the Future forme des partenariats avec des groupes de la société civile, a expliqué Mme McKenna. Elle a également souligné l’annonce, en septembre dernier, de la secrétaire d’État Hillary Clinton, faisant état de la promesse d’InterAction - une alliance de près de 200 organisations non gouvernementales établies aux États-Unis - de plus de 1 milliard de dollars sur trois ans afin d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition dans le monde entier.

Les États-Unis sont également en train d’élargir leurs partenariats avec des entreprises. Grâce à la nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition, mise en place par le G8 en mai, plus de 70 entreprises internationales et africaines se sont engagées à allouer 3,5 milliards de dollars pour développer des entreprises liées à l’agriculture dans toute l’Afrique, selon Mme McKenna.

Pour Mme McKenna, le secteur privé « apporte les investissements et la technologie nécessaires aux pays, aux communautés et aux citoyens pour créer de nouvelles possibilités pour de nouvelles entreprises, solidifier les fermes et dynamiser les marchés ».

Ces efforts, a-t-elle dit, permettront de renforcer la résilience à long terme des communautés afin qu’elles puissent « s’adapter et se remettre des chocs et contraintes et aller de l’avant ».

« Feed the Future n’est pas qu’un organisme ou une administration, a affirmé Mme McKenna. C’est une partie de l’héritage que nous allons laisser. »

Par Kathryn Mcconnell

Crédits: AK-Project