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Afrique: La contribution des forêts à la sécurité alimentaire et à la nutrition mérite plus d'attention

Rome — La Conférence sur les forêts pour la nutrition appelle à sécuriser les régimes fonciers pour les petits exploitants

Les pouvoirs publics, la société civile et le secteur privé doivent garantir et renforcer la contribution des forêts, des systèmes forestiers et agroforestiers à la sécurité alimentaire et à la nutrition : c’est ce qu’ont affirmé hier les participants à la première Conférence sur les forêts pour la sécurité alimentaire et la nutrition, organisée par la FAO du 13 au 15 mai.

Les forêts font vivre des millions de personnes dans le monde - soit directement de par la consommation et la vente des aliments qui y sont récoltés, soit indirectement grâce aux emplois et aux revenus liés aux forêts, aux écosystèmes forestiers et à la biodiversité des forêts.

Les aliments forestiers, tels que feuilles, semences, fruits à coque, miel, fruits, champignons, insectes et autres animaux des forêts, font partie intégrante des régimes alimentaires ruraux depuis des millénaires. On estime à 2,6 milliards le nombre de personnes utilisant du bois de feu, notamment du charbon de bois, pour cuire leur nourriture.

Incitations pour les petits producteurs forestiers

Les participants à la conférence se sont accordés à dire que les petits producteurs forestiers doivent être encouragés à renforcer leur implication dans l’agroforesterie, l’arboriculture, la transformation du bois et la fourniture de services écosystémiques.

Les microcrédits accordés aux petites et moyennes entreprises forestières, dans bien des cas, permettent d’améliorer les revenus et la santé des ménages, la nutrition et la qualité de vie dans les zones rurales, en particulier quand ils sont accordés aux femmes.

Améliorer l’accès aux arbres et aux terres

Disposer de régimes fonciers sûrs pourrait procurer des avantages économiques et environnementaux substantiels, et les régimes fonciers applicables aux arbres pourraient susciter des améliorations capitales pour la gestion des terres. La conférence a souligné la nécessité d’améliorer les droits d’accès aux arbres et aux terres en instaurant à destination des agriculteurs des incitations fortes à participer à l’agroforesterie, par exemple, conformément aux Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts adoptées récemment par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale.

Les services écosystémiques des forêts favorisent la production alimentaire

La conférence a mis en lumière le rôle central des services écosystémiques rendus à la production agricole par les forêts et les arbres, notamment la protection des ressources en eau et en sols, contribuant ainsi à développer les sols, à accroître leur fertilité, à réguler le climat et à offrir un habitat aux pollinisateurs et aux prédateurs sauvages des ravageurs agricoles.

Les zones humides boisées et les forêts de mangrove aident à protéger les zones côtières des inondations, renforçant ainsi la stabilité de la production alimentaire dans ces régions. Les forêts jouent également un rôle crucial dans la pêche fluviale et côtière, souvent décisive pour les communautés pauvres. Les forêts de montagne rendent des services écosystémiques vitaux, fournissant en particulier de l’eau douce « bleue » aux forêts et aux communautés en aval.

Coopération intersectorielle

D’après les recommandations de la conférence, il est essentiel de veiller à ce que les politiques sectorielles concernées, notamment en matière d’agriculture, de forêts et d’arbres, de sécurité alimentaire et de nutrition, collaborent et que toutes les parties prenantes, depuis les communautés qui vivent des forêts jusqu’aux ministères, participent activement à leur développement et à leur mise en œuvre.

La conférence a réuni plus de 400 participants représentant des administrations publiques, des organisations de la société civile, des communautés locales, des donateurs et des agences internationales de plus d’une centaine de pays.

Les participants ont également invité la FAO à diffuser les recommandations issues de la conférence lors des prochaines sessions du Comité de la sécurité alimentaire mondiale et du Comité des forêts ainsi qu’à l’occasion de la deuxième Conférence internationale sur la nutrition (ICN2), qui se tiendra au siège de la FAO à Rome du 19 au 21 novembre 2014.

Communiqué de presse de la FAO

Crédits: AK-Project